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YICTOR PAPACOSTEA
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capitale de la Moldavie. Meme avant la fondation de ces hautes ścoles, il a du probąblement y avoir dans les monastóres dśdićs des moines grecs plus instruits qui enseignaient le grec, soit comme prścepteurs dans les maisons des boyards, soit dans les monastóres memes 1.
Les programmes de ces «acadśmies» instaurerent dans la vie de la socićtś roumaine, sous une formę officielle, l’śtude du classicisme grśco-romain, de la philosophie et de la mśdecine 2. Plus tard on y intro-duisit celle des Sciences positives et des langues modernes 3. La thśologie y avait occupś, śvidemment, la premiere place, mais elle commenęait a diminuer en impoj-tance en raison du dśveloppement de 1’enseignement philosophiąue et scientifiąue4. Les nouveaux courants d’idśes surtout qui, par Korydaleus et ses śmules, ouvraient pour la pensśe philosophique le cbemin du positivisme et du matćrialisme, trouv6rent dans les deux capitales roumaines, a la fin du XVII' siócle et au commencement du XVIII' sieele, des conditions de dśveloppement qui, ainsi que nous l’avons montrś, manquaient a Constantinople et, en gśnśral, dans les pays de 1’Onent ottoman 5.
Dans une louange (’Eyxa>[juov) prononcśe en 1695 devant Con-stantin Brincoveanu et la cour valaque, le savant de Tróbizonde Sevastos Kyminites, recteur de la nouvelle fondation et adepte du courant nćo-aristotćlien, fit un yibrant śloge de la philosophie, manifestant une yisible hostilitó a la scolastique 6. U y insista aussi sur la nścessitś d’śclairer
Dimitne Cantemir affirme que Vasile Łupu « a donni 1’ordre que dans tous les grands monastfcres on reęoive des momes grecs, afm qu’ils enseignent aux flis des boyards la langue et la science grecques » (Dcscnptio Moldauiae, Bucarest, 1872, p. 154).
Alexandrus Helladius, Status praesens Ecclcsiac graccae, Nureraberg, 1714, p. 60, dit: « Medica studia, m his gymnasns, vel Universitatulis, ut ita loquor, si Bucurestium excipies, piane lgnorantur *.
Le chrysobulle d,Alexandros Ypsilantis dans V. A. Urechea, Istoria ęcoalelor dc ta 1800 —
1864, tome IV, Bucarest, 1901, pp. 55 — 60 et 66 — 72.
Sevastos Kyminites, dans ses discours met la philosophie avant la theologie. La culture, dit-il, est fondće sur «les enseignements philosophiques et theologiques »; v. Hurmuzaki, XIII, Scneri ęi documcntc greccęti prwitoarc la istoria romdmlor din anu 1592—1837, cueilhs et publies par A. Papadopoulos-Keraraeus, traduits par G Murnu et C. Litzica, Bucarest, 1914, p 206 ; €d. grecque, p. 227.
• La philosophie deTheophilos Korydaleus a ćtć ćtudiec, partiellement, par Otto Jochem, Scholastischcs, Chnstliches und Mcdizimschcs aus dcm Kommcntar des Thcophilos Korydaleus zu Anstoteles Schrift von der Scclc Giessen 1935. V. aussi les compte rendus d’Otto Schroder dans Byzantimschc-ncugricchischc Jahrbuchcr, 12. Band, Athfcnes, avnl 1936 et Oscar Schneider, Em Giessener Handschnfft des Thcophilos Korydaleus, dans Byzantinisch-neugnechische Jahrbuchcr, 5. Band, p. 397, Athfcnes, dćcembre 1927. Une ćtude complfcte de Cl. Tsurkas, op. cit. Celui-ci fait unc critique s6vfcre a Otto Jochem (v. pp. 47, 56, 57, 101 — 103, 220 et 246). Les disciplmes philosophiques ont 6te enseignćes & Bucarest et Jassy d'aprćs les livres et les cours de Thcophilos Korydaleus dis la fondation des deux icoles princieres et jusqu’i la fm du XVIIIe siicle Ancien directeur de la Grandę Ecole du Phanar — Zx°W) T0^ yewuę — ami de Kyrillos Loucaris, Thcophilos Korydaleus fut Tadepte convaincu du courant nioaristotćlien, donc adversaire de la scolastique. Apris Tassassmat de Kyrillos Loucaris, Korydaleus, ses ilives et ses adeptes furent persicutis comme hćrćtiques.
Hurmuzaki, XIII — A. Papadopoulos-Kerameus, op. cit., pp. 197 — 198.