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YICTOR PAPACOSTEA
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iege » de Sf. Sava. II l’a amplifide, en presentant ?erban comme un Mćcene, prince de la renaissance roumaine, qni a fait venir dans le pays «plu-sieurs professeurs grecs et allemands 80 pour enseigner a ses sujets les langues etrangeres, l’śloquenee et 1’histoire, a obligś les boyards de donner aux enfants une ćdueation europćenne, a protćgć les artistes ćtrangers et encouragś les savants ronmains, en leur accordant les plus hautes dignitós de 1’Etat. Radu de Greci, qui a ecrit 1’histoire de la Yalachie, a ótó nomme par lui grand ohanceber de la principautć. En faisant traduire la Bibie en roumain par Radu de Greci et son frere et en donnant 1’ordre dans toute la Yalachie de n’officier le service divin que dans la langue nationale, il a merite une reconnaissance eternelle, car auparavant «la messe et toutes les autres prieres ćtaient faites en slave et en grec »81.
Dans ce passage aussi, Mihail Kogalniceanu attribue a §erban Cantacuzino — toujours d’apres la narration de l’ćcrivain florentin — des faits qui se passaient en róalite soit sous le regne de Matei Basarab, soit sous celui de Constantin Brincoveanu. Bień qu’il se fut rendu compte de la tendance a la fabulation82 de l’ócrivain italien, Mihail Kog&lni-eeanu a quand meme — le premier dans 1’historiographie roumaine modernę — donnś « droit de citd » a ces souvenirs confus et remplis d’ana-ehronismes.
Outre les qualitśs incontestables de l’oeuvre de Kogalniceanu, c’est 1’ćnorme prestige dont 1’auteur a joui par la suitę, en tant qu’historien et homme d’Etat, qui explique 1’influence qu’il a exercee sur certains de nos historiens romnains de la seconde moitić du XIXe siecle et, par eux, jusqu’a nos jours. Ce fait pourrait ressortir d’une śtude minutieuse eon-
10 Pour la presence a Bucaiest de certains professeurs allemands ou giecs de culluie
^llemande — non pas sous le regne de $erban Cantacuzino, comme Ta cru Kogalniceanu, mais sous celui de Constantin Brincoveanu — v. Eduard Winter, Die Pflege der West- und Sudsla-unscJien Sprachen in Halle im 18. Jahrhundertt Berlin Akademie-Verlag, 1954, VI + 292 p. (dont ■un ample compte rendu par Dan Simonescu a paru chez nons dans « Studn », (1956), n° 1, pp. 170 174). Un etudiant en theologie de Halle devient meme prćceptenr dans la maison de la filie
<ln punce (Constantin Brincoveann) II s'agit de la prmcesse Stanca, qm a ete manee 4 Radli, lils d^leKandru Ilia?, Tancien punce de Moldavie (1631 — 1633) Le precepteur s^ppelle Basilius Theodorus, origmaire « de ponto Euxmo », et a ete etudiant au « Collegium onentale » (mscrit le 3 mars 1704). A Bucarest, ii a collabore avec Kolzer, un antre Allemand appele a la cour de Brincoveanu. Nulle part on nc fait mention de professeurs allemands sous le regne de ęerban Cantacuzino
11 Mihail Kogalniceanu, op. cit%, pp. 396 — 397
12 Del Chiaro avait construit tout un roman politico-erotiąuc sur Tinformation (connue aussi par Dimitne Cantemir) conccrnant les relations de ęerban Cantacuzino avec Tepouse du prince Duca, la prmcesse Anastasia (et non pas Maria, comme Pecrit Kogalniceanu). Serban, avec Taide de Tinfidele prmcesse, avait « complote > — affirme Kogalniceanu dJapres Dcl Chiaro
pour enlcver ^ Duca d^in senl coup le tróne et son epouse. Le complot est decouvert, mais Serban echappe, comme par miracle, aide par la prmcesse Anastasia II s^enfuit dans Pempire tnrc, d’ofi « par amour pour la prmcesse », il aide le mari trompe a occuper le tróne de Moldavie. Kogalniceanu traite avec sevente cette « aneedote » et surtout Taffirmation de Del Chiaro que $erban aurait voulu epouser la femme de Duca, car a cette epoque c ęerban etait marie et avait des enfants »; cf. Mihail Kogalniceanu, op cit., p. 386, n° 2.