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et d’anachronismes de l’oeuvre de Del Cłiiaro. D’ailleurs, autant l’ouvrage de l’ścrivain florentin que la Descriptio Moldaviae ont servi de modeles a. Mihai Cantacuzino.
II est vrai que Dionisios Foteinos attribue aussi, bien laconiquement, a ^erban Cantacuzino Ja fondation de l’ścole68, mais, ainsi qu’il lui arrive souvent, en s’inspirant lui aussi de l’ouvrage de Mihai Cantacuzino. Un fait significatif est que l’auteur de YHistoire de Vancienne Bacie, qui s’est informć si minutieusement pour l’ćpoque respective, n’ait pu trourer entre 1800—1818 (śpoque a laquelle il ścrivait son śtude) aucune autre information en dehors de l’oeuvre du «ban». Si Foteinos avait disposś d’une source directe ou d’une information plus ancienne concernant les mśrites de fondateur de §erban Cantacuzino, il n’aurait surement pas śtć aussi laconique.
Par consśquent, tant que cette information si tardive ne sera con-firmće par aucune source contemporaine, elle doit etre acceptśe sous rśserve. II conyient d’ailleurs de souligner que ce n’est pas dans le texte proprement dit de Istoria Romanilor que A. D. Xenopol utilise cette information, mais il l’enregistre, sans commentaire, dans une notę, prou-vant par la qu’il ne la considśrait pas comme une source bien sśrieuse69. LMminent hellenistę franęais, Legrand, le chercheur le plus informś dans les problemes de cette epoque, n’a, lui non plus, jamais adopte 1’affirmation de MUhai Cantacuzino, pas plus que Y. A. Urechia ne la cite dans son etude70.
4. Comment Vinformation transmise par Mihai Cantacuzino a-t-elle pśnetró dans Thistoriographie moderne grecąue et roumaine ? Le premier historien roumain qui ait fait sienne 1’information transmise par le «ban» Mihai Cantacuzino en ce qui concerne la fondation de l’Ecole princiere de Bucarest fut Mihail Kogalniceanu. Dans Histoire de la Valachie, de la Moldavie et des Valaques transdanubiens 71, imprimee a Berlin en 1837, en parlant de §erban Cantacuzino, il ścrit: «Ilśtablit le premier college roumain a Bucarest»72. Kogal niceanu n’a pas pris 1’information direc-
i# Dionisios Foteinos, op. cit.9 vol. II, p. 270.
•• A. D. Xenopol, op. ciL9 vol. VIII, p. 240, notę 3.
70 V. A. Ureclua, op. cit9 vol. I, p. 12. Bien qu*etudiant Thistoire de Tenseignement seule-ment pour la periode 1800—1864, Urechia fait pourtant une ample introduction od Ton trouve aussi, sous une formę restreinte, les commencements de renseigneinent grec. Au sujet de Tćcole de Sf. Sava, ii se contente d*affirmer, sans indiąuer de source, qu,elle existe c au moins depuis §erban Cantacuzino •.
71 La seconde ćdition, parue toujours & Berlin en 1864, introduit une modification dans le titre : Histoire de la Dacie9 des Valaques transdanubiens et de la \alachie. L^tihsation du ternie Dacie s’explique, d*une part, par Tinfluence du titre de Dionisios Foteinos ('Iaropioc tąc, 7rdćXat Acodccę), et, d’autre part, par le progres que la notion de 1’umte des Roumains avait enregistrć & la datę de la nouvelle edition.
72 Mihail Kogalniceanu, op. cif., dans Opere9 I, ćd. A. OJetea, Bucarest, 1946, p. 396.