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Et en veritć l'idće de sa reconstruction et le choix de 1'emplacement nous paraissent heureux.
Si, dans son isolement en cet endroit, elle ne s'har-monise plus avec le vaste portiąue dontelle faisait partie dans Torigine, si elle ne possfede pas la m£me ćlć-gance dans son couronnement,... elle est toujours « l'escalier saint » que les fidóles montent k genoux, la tribune d’oń parlent les orateurs, le sanctuaire ou se font les cćrćmonies religieuses aux jours de grandes solennitćs. Et depuis qu’elle a ćtć transportće ici, elle a vu k ses pieds des foules aussi considćrables que celles qui pou vaient se hćunir autrefois dans Tancien parvis(l).
Cependant quelque chose manque k ce sanctuaire: il lui faudrait une clóture assez haute pour ćtre isolś de toute agitation profane, comme il convient une enceintesacrće. Et il est regrettable d’autre part qu'une route publique le separe du parvis de la basilique, dont il devrait ótre le prolongement.
Un plan fut esquissć autrefois qui eut remćdić k ces inconvćnients, et qui etit en m4me temps permis de complćter heureusemcnt dans un style uniforme l'en-scmble des ódificcs qui servent au Pdlerinage.
Le supćrieur, M. Le Guen, avait songć k reporteria scala sancta de 1’endroit qu’elle occupe aUjourd’hui, dans la prairie du Petit Sćminaire, et de l'y rććdifier dans l’axe de la route d’Auray.
La route d’Auray, dćplacće comme nous l'avons dit plus haut, aurait rejoint celles de Pluvigner et de Brech par la partie infórieure du champ de 1'Epine ; les maisons qui subsistent encore dc 1'ancienne rue des Merciers devaient disparaltre ; 1’esplanade de la fon-taine, agrandie de la partie haute du champ dc 1’Epine,
1680: P. 1521, f“ 462: tenue de Keranna-K«rservant: « Piłce de terre sous landc, nommće Er tpern, contenant 2 journaux et derai, 2 cordes de terre... ».
(1) On peul appliąuer k la nouvelle scala, aussi bien qu'A la nou-velle chapelle, ces cłlłbres paroles du prophłte Aggłe: M»yn* trii gloria domut itliut nooiuimm plut guam primx.
celle de la nouvelle scala et celle de la basilique ne formeraient qu'un seul et mćme tenant. Cette immense place evit ćte entourće d’un pćristyle 06 les magasins auraicnt occupć des galeries uniformes comme dans la rue de Rivoli (Paris), et o£» les processions auraient pu se dćrouler en tout tcmps, k 1'abri du soleil et de la pluie.
' M. LeGuen est mort avant d’avoir realisć son projet.
Mais une circonstance nouvelle a fait reprendre l’idće sous une nouvelle formę.
C’est ft Sainte-Anne d\Auray que les ćvćques en 192! •nt dćcidć de construire un * mćmorial de la guerre •> pour recommander k leur patronne les Bretons morts pour la France. Or si aucune localitć en Bretagne n'a paru mieux dćsignee pour recevoir ce monument que le centre religieux du pays, a Sainte-Anne mćme aucun autre endroit ne semblait mieux se prćter k l’exćcution. du projet que 1’emplacement choisi quelque vingt ans auparavant par 1’ancien supćrieur. Et ainsi, de^nćme que la scala continuera & fairc face aux pćlcrińs qui arrivent par la route de Vanncs, le monument des morts fera face k tous ceux qui viendront par la route de la gare. Et les pćlerins, k 1’ćcart des routes bruyantes, trouveront ici le calme favorable au recueillement et k la prićre (1).
Le plan grandiose par lequel M. Le Guen rćvait de substituer k Tancienne citć monastique dont il ne res-tait que des fragments ćpars, un ensemble harmo-nieux de constructions nouvellos, on le voit se rćaliser
(1} A la suitę d’un concours, auquel ne furcntadmis que des ar-chitectcs nćs ou rćsidant en Brctatcne, c’est le projet dc M. Mćnard (de Nantes, qui a ćtć adoptć, avec la libertć pour lui de s’inspirer au besoin, dans l‘exćcution de son ocuvre, des projets des autres concurrents. Le Jury auqucl prirent part des rcprćscntants de cinq diocAses, ćtait prćsidć par M. Marcel, inspecteur des monuments historląues. — L/entreprencur est M. Huchet (dc Vannes).
Ceux qui dćcrironl plus tard le monument auront A rappeier qu‘ici, comme A Montmartre, quoique bien entendu dans des pro-portions plus modestes, la nćcessitć de trouver pour les fondations un train solide, a entralnć des dćpenses imprćvues.