que de non-legalite (la lutte contrę les elements capitalistes de repro-duction dans une serie d’institutions bancaires et de reexportation se reduit a des lamentations sur la necessite de rendre a la Croatie une certaine somme d’argent, par quoi on oublie que le probleme nest pas seulement dans la somme d’argent, mais dans le capital-rapport qui est cree, et qui par la permet a un tel rapport de durer), et qu’il ac-ceptait, en lieu et place des discussions, des negociations a tous les ni-veaux. En s’integrant a la production de la politiąue dans les comites, le mouvement perd meme ce parfum de nouveaute et de spontaneite qui faisait son charme auparavant (bien que des le debut, on ait pu constater que la »spontaneite« du mouvement etait petrie de »mots d’ordre« politiques depuis longtemps connus), et qu’il devenait pas autre chose qu’un chiffre dans la rubrique de 1’organisation de masse (dans laquelle, comme son nom l’indique, l’individu lui-meme n’est autre chose qu’une sous-rubrique, version bureaucratique de 1’acci-dence dont nous avons deja parle).
L’origine paysanne du mouvement ne releve pas seulement de l’ori-gine sociale et regionale des membres et des leaders, elle est en generał determinee par des elements de sa conception. Des paralleles s’im-posent d’eux-memes: Gubec1 2 s’est mis en marche au nom de 1’empe-reur contrę Tahi,12 oubliant que 1’empereur n’existait que par Tahi (et par les Tahi), et que Tahi ne regnait que grace a 1’empereur, les etu-diants de Zagreb se sont dresses contrę 1’ancienne direction des etu-diants, oubliant que cette direction etait le soutien de ce meme comite central, et le comite central 1’inspirateur et le soutien de generations de fonctionnaires etudiants. La specificite de la situation a exige le sacrifice de la direction des etudiants (on sacrifie la partie pour le tout), et impose la victoire du courant nouveau (au moins a un niveau politicard), mais la limite de la conception de »ceux qui arrive« s’est revelee au grand jour. Satisfaits au moins de leur participation au pnm nir, les representants etudiants du »nouvel etat de choses« se com-portent comme leurs predecesseurs ou un peu moins habilement, car ils n’ont pas encore acquis la routine, et les choses, une fois de plus, suivent un cours qui ne convient pour ainsi dire a personne.
Mettre 1’accent sur 1’ordre ce n’est pas seulement une phrase en Tair prononcee par des ideologues intrus, c’est la determinantę de l’activite pratique, encore un element de 1’esprit de droite, lequel, si l’on consi-dere tous les evenements qui se sont deroule jusqu’a aujourd’hui, prend toute sa signification. La qualite numćrique de ceux qui souti-cnnent cet etat de choses (et il y aurait beaucoup a dire la-dessus), decides pour lui probablement parce qu’il a cree une apparence d'al-tcrnatwe, devra se differencier, si Ton tient compte de 1’inaptitude a l’action de la nouvelle direction, mais cela ne changera rien d’essen-tiel a la situation, ce ne sera que l’expression d’une connaissance, a savoir que la crise atteint un degre ou se devoile la demagogie na-tionale-nationaliste (et tout autre), qu’il s’assige de Solutions v6rita-bles ou de renoncer a la voie dans laquelle presque tous s’engagent
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11 Matija Gubcc, leader du mouvement paysan, XVI sieclc.
Comte Franjo Tahi, advcrsaire direct du mouvcment paysan.