145
de I’A. A cóte de ces defauts bibliographiques, Pedition meme ne reste pas sans reproches. Contrairement a Pusage, Pauteur n’indique pas dans Papparat critique les sources et les textes paralleles, et rpfdentifie pas les citations bibliques et patristiques. Sa comparaison — tres superficielle - avec le coutumier de Saint-Ruf, edite łui aussi d’une faęon defectueuse par A. Carrier, doit etre consultee avec beaucoup de reserves. Cette comparaison reste bicn sur difficile a cause du manque d’edition critiąue et d’etude d’ensemble de la legislation de Saint-Ruf. Lłarticle de Fonseca aurait permis a PA. de se rendre compte que son edition est pour une bonne part inutile, puisque nombre de fragments du coutumier d’Oulx, identifies par Fonseca, sont deja edites critiquement: Pordo de Lietbert de Saint-Ruf (par D. Misonne), les consuetudines de Marbach (par E. Amort et J. Siegwart), le Commune decretum Sand i Augustini (edite en appendice par J. Siegwart), la regle d’Aix (par A. WerminghoffK le texte Haec sunt ąuae scire debet (par J. Leclercq) et la regle dite de Gregoire VII (par G. Morin). La methode d’edition meme semble attaquable : un passage (ff. 8V-10V) est collationne avec un autre semblabłe (ff. 12V-I5V) d’une maniere assez confuse ; PA. ne fait jamais dłemendations de fautcs manifestes (p.e. il gardę dans le texte servmat pour servat, etc.). Malgre quelques passages, publies pour la premiere fois (ff, 16v-27v), cette edition et son introduction, qui traite surtout de la provenance du manuscrit, laquelle est assez claire a cause d’elements internes, apportent peu de nouveau et ne remplacent pas Particie bien documente de Fonseca. — (L. J.)
94. Hoyoux Jean, Une inspection du couvent de Sałnt-A Idegonde de Huy en 1647 — Bulletin de rinstitut historiąue belge de Romę, 52, 1982, p. 83-100.
Edition d’un reglement du prieure de Saint-Aldegonde de Huy (Belgique, prov. de Liege), qu’on croyait perdu et qui a ete retrouve aux Archives vaticanes (Archives Nunz. Col. liasse 145). Le reglement avait ete etabli apres une visite detaillee de la communaute des chanoinesses ordonnee par le Saint-Siege. Cette inspection ne devait pas reussir a enrayer la decadence du monastere. — (L. J.)
95. Fournee Jean, Un aspect original des reformes du XVIIe siecle chez les chanoines regu-liers : les constitutions et la Congregation dites de Bourg-Acbard — Aspects du Monachisme en Normandie (iy^-KYHE siec les). Actes du Colloąue Scient\fique de /V Annee des A bbayes Normandes Caen, 18-20 octobre 1979, publies sous la direction de Lucien Musset, Paris, 1982, p. 125-142.
L’A. retrace les origines de la Congregation de Bourg-Achard qu’il conduit jusqu’a sa suppression a la fin du xvnic siecle. A partir de 1674, Jean Moulin reforma le prieure canonial de Saint-Cyr de Friardel pres d^rbec (diocese de Lisieux) qu’il orienta vers des activites educatives. Le reformateur se reclamait alors d*Yves de Chartres (tli 15) et centrait ses Constitutions sur quatre points fondamentaux : priere, lecture des saintes Ecritures, silence, assiduite au cloitre et a tous les exercices de la vie communautaire. En 1685 le coadjuteur de Rouen, Jacques Colbert, le nomme prieur claustral du prieure Saint-Lo de Bourg-Achard avec mission d’y etablir la reforme reguliere. Le projet reformateur de Jean Moulin est contenu en deux ouvrages dus a sa plume, Les Constitutiones de Bourg-Achard (ms. 2979 de la Bibliotheque Sainte-Genevieve) sont un codę reglementaire raisonne, qui distribue le temps ąuotidien suivant les periodes de 1’annee liturgique, regle travail, liturgie, deplacements. LJensemble respire une austerite certaine. UEsprit des Chanoines reguliers, gros ouvrage de 1186 p. (ms.E64 de la Bibliotheque municipale de Rouen) atteste une information historique etendue, une psychologie avertie et une spiritualite assez pratique. II fait frequemment appel aux statuts de Saint-Victor et aux Constitutions de Benoit XII. De Bourg-Achard, qui devait assu-mer un role de «reeducation sacerdotale» pour les pretres seculiers envoyes par l’eveque, la reforme s’etendit a une douzaine de maisons (carte p. 126). Entre elles fut etabli un lien orga-nique : chaque annee se tenait une sorte de chapitre commun, baptise « conference», reunissant les representants de toutes ces maisons dont 1’ensemble est designe du nom de «societe ». Se distinguant en cela de la Congregation de Sainte-Genevieve, la Congregation de Bourg-Achard resta sous Pemprise totale de Pautorite diocesaine. L*Śdit des Reguliers de 1768 amena la suppression des maisons et de la Congregation. — (P. S.)