peut discuter avec eux des conclusions a en tirer.
Ainsi le passage ci-apres peut donner lieu aux ąuestions reproduites a la fin du texte :
Presąue tous lcs habitants du village sont des paysans (des ryots). Voyons comment se presente le « domaine » du paysan type. Voici ce qu’ćcrit Gertrudę Emerson :
Quand f ai demande a Gomti Prasad (le comptable du village) la superficie moyenne des terres dFun fermier de Patchperwa, il rna repondu quil ne savait pas. Nous Favons cal-culee ensemble, d'apres ses registres. Nous avons trouve un peu plus de 2 hectares et demi... mais ces chiffres se revelerent trompeurs. Si Von ne tenait pas compte des six fermiers cultivant 8 hectares, on s'apercevrait que 58 des 112 fermiers restants avaient moins d'un hec-tarę et que 49 d'entre eux avaient moins d'un demi-hectare chacunl23-.
Les terres, contrairement a celles d’Angle-terre, ne sont pas entourees de haies ou de barrieres ; il n'est donc pas rare de voir s’elever des discussions entre les fermiers au sujet des limites exactes de chaque parcelle. II est certain qu’un metre carre a une grandę importance pour un homme qui ne dispose que d’une trentaine d’ares pour faire pousser le riz qui nourrira toute sa familie. Au debut de juin, toutes les disputes et les querelles au sujet des champs et de leurs limites cessent : il y a des choses plus importantes a faire.
Gertrudę Emerson poursuit :
De la reranda, je regardais les bceufs blancs a bossę, aux yeux obliques, d^un noir de charbon, qu on emmenait aux champs. Les hommes portaient leur charrue sur les epaules. Le village s^etait eveille.
C'est seulement lorsque la pluie a amolli la terre que Fon peut preparer les champs pour planter le riz. Comme la periode pendant laąuelle il peut pousser est courte, il n'y a pas de temps a perdre. II faut d'abord labourer tres soigneusement, d plusieurs reprises, les couches de semis, puis preparer les champs ou le riz doit etre ensuite repique...
Les travaux battaient leur plein. Les bceufs tournaient par paires autour du champ, chaque paire suivie d'un laboureur tenant le mancheron de sa charrue. Les hommes tra-vaillaient dans Veau jusqu'aux genoux..., leurs corps nus tout eclabousses de boue. De deux a quatre paires de bceufs tournaient, sans arret, Vune derriere lautre; les paysans qui posse-dent assez de terre pour avoir besoin de plusieurs bceufs les mettent tous au travail en nieme temps, dans le meme champ, avec Faide de parents ou d'ouvriers qu>ils paient; mais generalement les villageois mettent leurs res-sources en commun, dans Finteret de tous, et labourent les champs tour a tour. Dans les champs ou le labour etait ter minę et ou la boue brassee avait deja absorbe la plus grandę partie de Feau, les hommes, par groupes de deux, debout sur une planche derriere leurs bceufs, tournaient autour des champs comme des Romains sur leur char, ecrasant la boue sous leur poids.
Puis, dans les champs ainsi prepares, les semeurs, lentement, jetaient la semence quvils puisaient dans un panier tenu contrę leur poitrine {24).
Trois semaines plus tard, le riz, qui atteignait 60 cm de hauteur, etait pręt a etre trans-plante. Cetait alors une nouvelle periode d'acti-vite fievreuse... Les hommes les plus dges et
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