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de collaborer avec la SHG et, en voulant demeurer proprietaire des lieux, impose des choix et des orientations. De plus, la demande de classement du site adressee au MAC entraine le recours a des experts qui procedent a une evaluation «patrimoniale» du monument. En plus d'etre les principaux bailleurs de fond d’un eventuel projet de misę en valeur, la Fondation HCQ et le MAC procćdent k cette phase de consecration institutionnelle du monument par le recours a des intervenants qui peuvent etre exterieurs a la communaute. Si, au sein de cette demiere, le monument s’est vu reconnattre des significations qui s’inscrivent dans la memotre locale, il convient d’analyser les criteres de reconnaissance de ces autorites patrimoniales et les rapports qu’ils entretiendront avec la communaute locale. Comment evalueront-ils la valeur patrimoniale du monument? Quelles relations etabliront-ils avec les acteurs locaux? Comment permettront-ils cette «reappropriation» du monument par le milieu?
a) La Fondation HCO: une reconnaissance precoce. des actions tardives
Se portant acquereur de la propriete seigneuriale en 1979, la Fondation HCQ represente un acteur non negligeable dans le dossier du manoir Fraser, le rappel des actions des precedents comites dćmontre 5 quel point le succes de leurs demarches dependait de la collaboration de cet acteur. De plus, 1’intóret de la Fondation HCQ pour le manoir Fraser represente une formę de validation implicite de 1’objet, de par son acquisition et sa conservation. Si, lors de Fachat de la propriete, la Fondation HCQ apparait comme un «bouclier contrę la disparition du manoir»61, rapproche de conservation preconisee est de moins en moins compatible avec les intentions d’acteurs locaux qui esperent «recuperer» le batiment i d’autres fins. De plus, la negligence de la Fondation dans 1’entretien du batiment et 1'absence de collaboration avec les premiers acteurs locaux decidćs a trouver une solution a la degradation physique du site favorisent un ćveil du milieu a la sauvegarde du manoir Fraser et stimule la mobilisation d’acieurs locauxf:. Impuissants. ces demiers voient alors la Fondation comme un obstacle majeur a la preservation du monument. C'est alors que se met en place une argumentation basee sur 1’idee de «reappropriation» du patrimoine par la communautć. Vendu a des intercts privćs qui ne semblent plus en mesure de garantir sa 41 SSPGP,RestaurarionduManotrFraser,Riviere-du-Loup. Documentdepresentation. Rivi£re-du-Loup,decembre 1994, p. 2. ASSPGP, dossier 2.
“ II est difficile d'expliquer l’absence complśte de collaboration de la Fondation HCQ au cours des premiźres annees de mobilisation d'acteurs locaux. Q faut toutefois soutigner 1’ćtat de santć du prćsident Molson comme facteur qui peutexpliquerlalenteurderorganismeavantaoiit 1988. Dćcćdćennovembre I997al'5gede96ans,ColinJ.Molson fut remplacć par son flis Robin & la tete de la Fondation au dćbut des annees 1990.