Dc 12 a 14 ans, les eleves sont encore inte-resses surtout par la geographie descrip-tive, mais, petit a petit, ils eprouvent le be-soin d’unc explication des phenomenes, en meme temps qu’ils se montrent capables de la comprendre. Par exemple, entre 12 et 14 ans, un garęon ou une fillette peut passer du stade de la description (cours d’un fleuve, par exemple) a celui de l’explication (forces qui ont determinć ce cours et creuse la vallee). La faęon dont le maitre abordera le sujet doit, cependant, etre avant tout inductive ; il presentera les faits, puis s’effor-cera de les eclaircr, en recourant, si possible, a une explication ou a une theorie simple. Tenter d’exposer une theorie complexe — par exemple, essayer d’evoquer un paysage du passe pour expliquer le cours actuel d’un fleuve — risque de derouter les eleves, dont Fesprit n’est pas encore apte a saisir des situations complexes. L’eleve du second degre s’interesse bien davantage a la realite d’aujourd*hui, et son pouvoir de raisonnement abstrait ne se developpe que tres lentement ; forcer prćmaturement ce developpement dans renseignement de la geographie peut engendrer chez lui un degout de cette matiere, qu'il sera ensuite difficile d’extirper. C’est lorsque l‘eleve passe par les divers stades de Tadolescence, de 15 a 18 ans, que le processus d'intellec-tualisation commence vraiment. C’est alors que 1’adolescent commence a pouvoir porter un jugement critique sur une theorie, a comparer les diverses explications d’un phenomene particulier, et a en apprecier la valeur. La mesure dans laquelle l’eleve est capable de proceder a ces diverses operations variera considerablement selon les individus.
Les methodes d'enseignement recommandees dans ce chapitre et dans le suivant sont,
toutefois, applicables a la plupart des stades. C/est ainsi que le travail sur le terrain, 1’etablissement des cartes, Temploi de matę-riel visuel, sont des techniques qui peuvent toutes etre employees dans Tenseignement. tant du premier quc du second degre ; mais chacune d’elles doit etre adaptee a la classe particulifcre dont le maitre est charge.
Les methodes d^enseignement fondees sur Vobserration directe
Le travail sur le terrain, ou travail « en plein air », est considere maintenant comme une partie cssentielle des cours de geographie et doit figurer a tous les degres de cet ensci-gnement. En consequence, ce genre de tra-vail devra commencer aussitot que possible, par des exercices simples qui initieront les enfants a la technique de Tetude sur le terrain : nous en indiquerons quelques-uns a titre d‘exemples. Ils sont prćsentes par ordre croissant de complexite. Le choix qui, dans la majeure partie des cas, porte sur un seul pays, a ete dietę non point par des considerations nationales, mais par des raisons pedagogiques : il s*agit d’exemples reels, que 1’auteur a connus personnellement. Le lecteur les adaptera a son milieu Iocal. Dans le chapitre suivant, par contrę, les exemples utilises auront trait a un grand nombre de territoires differents.
Tout travail geographique sur le terrain comporte trois etapes :
1. Tobservation de ce que l’on a sous les yeux ;
2. le report de cette observation sur une carte ou dans un cahier;
3. Finterpretation de ce qui a ete consi-gne.
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