152 LA CATHĆDRALE
< Allentivo .renscignemonl dc 1'Kglise, sclon Icąuel lo mariago ost iiulissoluble... >
Cctlc petite pliraso dc la Princcssc Marga ret a dono mis lc mondo en ómoi, la veille dc la Toussaint. I.a Tćlóvision amćricainc a interrompu sos ćmls3ion8 ; l’Q.N.U. a Iradult la uouvelle on 50 Inngucs ; h Gen6vo, los diplomales se sont concortos. Janials hommage aussi ćclatant n’avail dtć rondu au licu sacró du mariago.
Bcaucoup, toulefois, s'avoucnt dCęus. Ils plaigncnt « la pauvrc pelite * d’avoir dO cćder li des principcs « surannds >, ils jugent 1’Eglisc trop sć-v0ro ; la loi do rindissobilito, ils la trouvcnt « inbumaino *.
Quolle ost donc, on fait. la plus inhumainc des deux : la loi du diyorco on la loi du licu indissoluble ? cello qui prdtond ciTacor des promosses absoluc-s, óchnngdes sans aucuno rćticence, ou błon collo dont sMnspire lc mot du philosopbe Alain : « L/amour qui ponse qu’il finira n'est pas 1'amour * ?
100 moriages = 10 divorces.
La loi sur le divorcc. en Franco. & 71 ans. Sos promoteurs entondnient fairo ccuvre bumainc, dólivrcr des victimes de situulions intolórablcs. Loin do porter alleinlo ń rinstitulion du mariage, le divoirc. va la renforcor, la moraliscr afflrmait Alfred Nnquet. rapporlour du projot h la Chambre. Moins dc mariages la ldgftrc : on y regardera f» dcux fois avant de s’dpou-scr pour ne pas risąuer un jour le divorco, qui sclon M. Lablche. rappor-teur au Sćnal, < no constiluera jamais one situaUon cnviće *. Moins dr crimes passionncls, moinś do suicides. puisqu*on ouvre la porto h la IIberto. F.l pour faire acccptor sa loi. lc Ićgislnteur prophdtisc : lo divorco sera rarc, trfes rare, aprfcs une premiero liquldation on vcrra la courbe rodes-cendre.
Si MM. Naquet ct Labiche revcnaicnt 3ur terre, ils verraient sur les murs du Mćtro : « Divorces cxtra-rapides... Divorces ii forfait.. > « Prix Irfts nbordahles » (de 50 h 300.000 franes). Lcs derans leur montreraienl: « Demnin, nous divoręons*. El par certains journaux ils apprcndralenl commcnt. par lc jeu d*une sdrie do divorcos. Dolorfes do Furslonbcrg sc trouve ii avolr pour bclle-mdro sn proprc mdro.
fji France, nctuellemcnt. on est i« dix divorces pour cent mariages, moins qu'aux Elat-Unis, mais plus qu’en Anglctorrc. Si In Vendde. pavs dc foi. ne compte qu*un divorco sur 50 mariages. il y cn a I pour 7 chor. les Ruropdens du Maroc, 1 pour fi dans los Bourbcs-du-RhOne. 1 pour \ sur la Cóte d'Azur. Au lotal au licu de 3.000 divorces en 1880, de 7.000 en 1900. la moyenne — nprds la pointę dc raprfts-gucrre — tourne aulour do 40.000 par an.
Pour unc soupc trop solćc.
« On pourra dKorcor > : voilii le vcr rongeur. On no se connatt que (1'hier ? Qu’imporlo : on peul toujours cssayer. On s‘iuslallo dana le ma-riago roni me dans un IióLcI inoubló. Qu:uid, In luno dc miel óelipsdc, les jeuncs inarićs se rctrouvcnl faco i face, i chacun son caracterc, sos godts, sos i nanieś, s'ils se savent lićs pour loujours, ils s'cfTorccront do 8*adaplcr, de se faire des concessions. Mais quc la loi leur offrc unc possibilltć do dlvorco, la menaco piane sur lo foyer et risąuo d'envenimer lont. M. F,ymard-Duvemoy l'avait prćdit, ń la Chambre : * Quand on aura le di-vorcc fi sa disposilion, les piqOres devlendronl des blcssurcs, los blcssures devicndront des plaies et la plus grandę de toutes ce sera le divorce !
Votl& commenl sur un moment de colftre, pour une soupe trop salóc ou un Ytslon Inchć, on en nrrivo fi ćchangcr du papier blou chcz Phoin-inc de loi. Une procćduro s’engage. A la face du public, les epnux voot s‘ntlaquer. se chargcr, se dresser Pun contrę Pautre. Ouellc plnre reslera-l-il pour la rdconciliation ?
Etrange remfcdc fi la dćsunion du foyer ! la loi do 1804 ne fait que la eonsnerer, la Ićgnliscr, qu’6lendre le mai. Lo dlvorco appcllo le divoreo.
« Je les aime lc mieux tous les deux. »
I/objel du mariage n'est pas seulement de donner Pex i stonce fi des onfants. II est cncore dc les dlevcr, ce qui suppose familie slabie cl col-laboration du pfcre et do la mfere.
Or le divorcc, c’c3t la dissociatiou du foyer. Plus dc foyer pour Pcn-fnnt. Le voilh ballotd de Pun & Pautre. Quand ił va chez son pftre. e’ost pour enlendre dlre pis quc pendre sur sa mftre; chez cellc-ci, lo londe-main, ce sera lo proefcs du pfcrc. A des onfants on dit: «To» pfcrc (ou tn mftro) va vcnir le chercher; tu pleureras, tu crieras, tu frapperas du pied *. « J'ai vu. m'a nffirmć un huissler, un enfant de divorcć que son pfcre tirnit par la Ifito et que sa mfere relenalt par los pieds. I,a loi du divorce n’est pas une loi humalne. »
Pour peu que Penfant atme et son pftre et sa mftre, il est dcartclć. A In trihune du Palals-Bourbon, le olinnoiue Desgrangcs cii alt lo ens do co gnr-ęon qui, en Inrmcs, expliquait h son maftre :
— Papa et maman disenl qu’ils'vont dlvoreer.
— Pauvro petit I Peuł-ćtre te laissera-t-on avco colui que tu nimos le mieux ?
— Ali I Monsieur, je les niine le mieux tous les deux.
Les yictimcs dc la loi Naquct.
Plus mnlhoureux que des orphelins, des onfants do divorcćs .s’on vont dans la vie ddsabusćs, scopliqucs, no croyaot plus fi Pnulorlld. fi 1'nmour vi'rllnble ni mflme fi la rdalitó du foyer, Lo plupnrl próscnlonl des łrou-blos do caraclAre que la psych Olech niquo, aujoimPlmi. met en lumiftre. Certnin* doviendront des « chi ens perdus sans collier*. <>09fc des jeuncs dćllnquanls viennent dc familles dissocides. conclul lo professeur Hetiycr. nprfts nnalyse de 400 dosslers.
Voilh les yictimcs de la loi Naquet — bien plus nombrouses que n'cn fornil une loi garantissant PlndlssolublllW. Entre le droit de Penfant et