392 L’Educateur Prolźtarien
« La profession de pedagogue est ćnervante, fatiguante et a vite fait d’ćbrnnlcr la santć. I>e travail avec les pctits enfants est particulićrc-inent ćnervant et menie les grands enfants agaccnt les maltres. »
Le travail pćdagogique exige beau-coup (1’enduranee et de patiencc « el aussi une grandę dćpense de santć ». Les ćlćves sonl aussi unanimes dans leur apprćci«tion ue le travail pćdn-gogicjrue est ennuyeux et monotonc.
*« Ce truvuil est avant tout ennuyeux cl tres monolone. Le pedagogue rćpć-te cfannćc en nnnće, de jour en jour 1’une et menie chosc. J’estime qu'une telle monotonie deprime 1’hoinme >». Cesi en ces termes cju’un ćleve carae-terise !c lravail du pedagogue. Et ccttc earaeterisl!que revient presque dans loutes les cnquetes.
I)*aulres eleves forniulent leurs con-chisions comme ceei.
« I.e lravail pedagogique est leniu* mauvais (jnc j’aie jamais vu. Cesi mi Inrniil de foręat. » Et une ćleve ćcrit : « .le regarde la profession dc pćdagogue comme la plus piloyable el la plus inallieurcuse. »
Aussi la jeunesse ćvite-t-e!Ie les ecoles el le travail pedagog: ques. Et, fait eurieus, que les lils d*ouvriers aussi hien quo les flis de fonctionnai-res adoptent la nieme atlitude nega-tive en ce qui coneerne le choix de la profession de pedagogue. Et a eet egard, il n\v a aucune clifTerence entre la jeunesse inorgnnisee et eelle de pionn ers el eonsomols.
II y a Irois causes. La premiere c’csl les bas appointements et la si-tuation iiisatisfaisante des conditrons malerielles el soeiales dans lesnuclles, jus(|u'ici, le pćdagogue vivait. Voiri ce qu’a cićclarć un ćlćvc a ce propos : « I.e lrnvail pćdagoique est tres dur et les appointements insignifianls ». Et un autre elćve ciii franchement que si rinstituleur gagn^it nutant qu’un ouerier professionnel « alors, e’aurnit ćte different »>.
Les Ć16ves indiquent encore que le travail du pćdagogue* n’est pas apprć-cie et que les trayailleurs des autres professions ne le considerent pas eom-ine im homilie. D’oii chez bien des ćI6ves une attitude de mepris et dc pilić a Pegard de la profession d’ins-filuleur.
Quoi (1’ćtonnant alors que, consi-dćrant le lravail pedagogique comme un travail de «foręal», les appointe-iii4*111s bas, nourrissant a 1’ćgard cle la profession de pedagogue une espece de commiserahon, la jeunesse evitc les sćminaires pedagogiques ?
La 2* rai son cie cel etat de clioses. c'csl Popposifcion des parents sous la forte influence desquels sc trouvcnt les candidats i choisir une profession, ćtant donnę que Page de cette jeunes-se varie de 14 18 ans cl qu’elle vjt
ehe* ses parents. Dans un seul cas sur 90, une mere, une ouvrićre, con-scillait a sa filie de choisir In profes-sion de pćdagogue. Dans quelques cas les parents laissent tout a fait łi leurs enfants le soin de choisir une profes-sion el cux gardent envers la profes-sion dc pćdagogue une attitude ncu-tre ».
Dans tous les autres cas, les parents dćeonseillaient franchement a leurs enfants d’accepter un traYail pćda-gogiquc.
« Ma mere m’a dii, ćcrit une filie d’ouvrićrc, « que le travail dc pćdn-gogue est un travail de foręat ». Cette rćponse est typique.
Aussi ces « conseils n des parents. il ne peut y avoir aucun doute ii eet egard. ne eontribuenl pas cc que la jeunesse ehoisisse la profession de pedagogue. Lii fait qui s’est produit ii 1’ćcole meme oii cette enqućte avait ćtć faite le prouve amplement.
I/annćc dernićre, pendant les cxa-mens de sortie a rćcolc sus-mentiou-nće, nne ćleve exprima le dćsir d’en-trer dans ”n sćminaire. pćdagógique pour travaillęr par la suitę comme pedagogue. On le felicMa avee entliou-siasme comme un heros. qui enlre-prend un Irarail gloricux mais tres dur. Le lendemain, eet elćve vient ii Pćcole sombre et abattu. II dćclare qu’il ne peut pas entrer au sćminaire. ses parents lui ayant eatćgoricjucmcnt interdit d’embrasser la profession cle pćdagogue.
t*ne autre eleve a, en gifse de rćponse, ćcrit toute une composition. II en ressort qu’elle aime beaucoup les enfants et qu’elle a la vocation cTins-