niorphologique cl statisliquc des plantes F2 demontre que la morphologie de Tępi est determinee par un groupe de gćnes qui s'hćritent en bloc: un gene qui determine la longueur du pedoncule de Lćpillet, un autre la couche d'abscission, deux genes la longueur des glumclles et deux autres la longueur el rornementation des soies. A ceux-ci $’associe un g&ne marqueur cnzymatique. Ce groupe de genes situć sur un chromosome exprime le syndrome de domcstication. A cause de la łiaison factorielle entre les caracteres de valeur culturale de Tępi, le passage de la formę sauvage a la formę cultivee se fait sans difTiculte et meme assez rapidement. Si les differences morphologiąues paraissent importantes entre les deux formes, il faut remarąuer qu'elles ne portent que sur quelques genes.
Ce meme etat se constate dans Lanalyse d’hybrides d'autres plantes cu!tivees. Le millet spontane est Selaria viridis. II est croise avec une varietś fourragerc d#Afrique, le millet Moharia. La difTerence entre les deux formes porte sur la tailie du caryopse et Limportance de la multiplication vćgetative. Dans la descendance des hybrides on separe les deux phenotypes parcnlaux. L’ananas sponianć est Ananas microstachya. La formę cultivee prćsenlc le pćdoncule de Tępi raccourci. En outre, pour eviter la formation des gra i n es, on exploite Lauto-incompatibilitć en realisant par multiplication vegetative des clones au genotype semblable pour les genes S. La aussi, la descendance de Lhybride redonne les deux phenotypes parentaux.
On voit ainsi que sur le plan genetique la domestication est un mecanisme paralldle dans les dilfćrentes especes spontanees. II en decoule que ce processus a pu se rćaliser en plusieurs endroits pour une meme cspece. Ccci a ćić bicn demontre pour le riz. II cxiste pour cette plante trois centres de domestication independanls : l'un en Afriquc a donniS Oryza glaberrima, Tautre en Chine, O. sativa var. japonica, et l'autre en Inde, O. sativa var. indica. Cette conclusion est deduite de la repartition des alleles d'isoenzymes qui separe assez nettement les trois populations de riz cultive. D’autres etudes, considerant les polymorphismes des organites cyto-plasmiques ainsi que les sites de restriction de zones d'ADN flanquant Tunite de transcription Adh-1, militent aussi en faveur d'une domestication multiplc du mais.
CONSEOUENCES PRATIQUES POUR LA SELECTION.
Les consequences de ces etudes pour Tamelioration des plantes sont importantes. Car elles demontrent:
a) la facilite d'utilisation dans de nombreux cas des especes sauvages pour ameliorer les especes cultivees ; ceci autorise une exploitation plus large et plus ambitieuse des ressources genćtiqucs spontanees ct impose 1'organisation de leur conser-vation (collectes pćriodiques sur des populations naturelles protegees);
b) 1'interet de 1'analyse des pratiques traditionnelles des cultivaleurs; celles-ci peuvcnt suggerer des approchcs methodologiques qu'un excćs de scientisme aurait condamnćes (Mangelsdorf ecartanl le tćosinte de l’amólioration du mais alors que les paysans mcxicains 1'utilisaient implicitement depuis Longinę de la domestication);
c) Limportance des descendances issues d’hybrides entre formes sauvages et cultivees; parmi ces hybrides, il est possible d'acqućrir des systemes complets de sterilite malc nucleocytop!asmique, de decouvrir des variations dans les modes de reproduction (apomixie, sexualite), ou d'isoler des g^nes de rćsistance aux parasites ou aux aleas physiques.
Centre National de la Recherche Scientifiąue nóMÓiinufi pi Phwinlnpjp. Hu M.ve.lonnement des Plantes