2510110067

37

Certaines initiati ves, comme le regroupement «Les Arts et la ville», contribuent a demontrer que la culture peut etre un pole de developpement majeur des villes⁵⁵. Cette perspective s’inscrit au confluent de discours sur le tourisme culturel, le developpement durable, la democratisation de la culture, Tarnćlioration de la quaJite de vie et la consoiidation des identitós locales et regionales⁵⁶. De plus en plus, les objectifs de revitalisation ou de relance des villes s*associent a des imperatifs de developpement de la culture et du patrimoine. Si bien que certaines villes du Quebec ont pris rinitiative en augmentant substantiellement le financement de la culture sur leur territoire, comme ce fut le cas pour Trois-Rivieres qui fut la premifcre ville en region a signer une entente de developpement culturel avec le MCC. Le maire de la ville, Guy Leblanc, affirme que la culture

peut devenir un facteur de locaitsation et cela prouve qu'on est une ville k part entiere. Tout le monde peut avoir un cencrc commercial ou un parć industriel. Mais la culture, cest ce qui donnę un coeur k une ville. Notre vitalite nous aide certainement a attirer des gens et a les garder chez nous⁵⁷.

Ainsi, le dynamisme d’une communaute locaie se mesurerait de plus en plus en fonction de la vitalite de la culture qu^łon y trouve. En cela, le patrimoine represente une ressource multipie, qui suscite des attentes nombreuses. D’ailleurs, la grandę majorite des ententes intervenues entre le MCC et des municipalitćs concemait le patrimoine bati. Mieux sensibilises, mieux outilles et surtout davantage encourages par TEtat ąuebecois, les elus municipaux, souvent en collaboration directe avec les citoyens, investissent dans une ressource dont les retombees se mesurent a long terme. Toutefois, au dęli des millions investis, des chantiers de revitalisation et des travaux de restauration, comment se traduisent les objectifs fondamentaux de reappropriation et de transmission de la memoire dans la realisation des projets? L^łanalyse d’un cas precis, celui de Riviere-du-Loup permettra d’entrevoir plus concretement les enjeux en place.

B) Les premieres implications d’une communaute locaie dans la preservation de son patrimoine bati: le cas de Riviere-du-Loup dans les annees 1970-1980

Le mouvement de protection du patrimoine a rechelle locaie est d’abord sociaL II s*inscrit dans un contexte de dćveloppement des connaissances historiques regionales que 1 on doit anribuer, pour ³⁵ Voir principalement les cahiers speciaux publićs dans le joumal Le Devoir sous le theme «Les Arts et la ville» le 2 octobre 1999. F1-F7, et le 11 octobre 1997, E1-E7.

⁵⁴ Ces objectifs, s’ils sont adoptćs de plus en plus dans les discours des acteurs locaux et regionaux, se retrouvent aussi a la base des orientations du MCC en matiere de dćveloppement culturel et de transfert de responsabilites aux municipalitćs. Voir entre autres: Ministćre de la Culture et des Communications et Regroupement ąućbćcots du loisir municipal. Guide <Telaboration et de misę en oeuvre cfune poiitique culturelle municipale, Quebec, Direction des Communications, 1997,65p.

⁵⁷ Citćdans: Marc-AndrćCótć, «Experiencesqućbćcoises: des actions municipales. Trois-Rivieres et Drummondrille: deux villes, deux stratćgies^, Le Devoir, 2 octobre 1999, F5.