L/Educateur Pholćtarien
sent i faire pour Teducation de la jeancssc les sacrifices indispensables. Les garderies, les patronages, les sal les de jeux, les salles de iceture, les jar-dins d’enfanta coutent trop cher a fondor et a entretenir. Alors, on invoque le dcvoir des parents de veiller a la santć morale des enfants. Pour diminucr encore les dćpcnscs on entasse les Eleves dans des classcs sombres et insa-lubres, on abandonne les constructions scolaires, on reduit tout achał de materiel. Et Ton masque ce sabotage par de longs discoars sur Tnmour qul transfigurc la salle dc classe, sur laparole douee le calme et la mattrise de soi qui mainlienncnt la disciplinc et Tliarmoiiie ; on vous domie des con-seils gratuils sur les moyens de touchcr Tanie des enfants...
El 1’eilucateur qui n’a pas encore dEcouverl sous ce verbiage sentimental la grossicrc tranie reactionnaire s’essouinc a suiyre des conseils qu’il croit gćnErcux el desinleresses ; il se decouragc de son impuissance et ainsi sc realisent inEyitablement les buts obscurantistes des seryiteurs de «Tordre».
***
cepe ration.
Mais les personnalites susceptibles de rayonner aussi puissaminent ont toujours etc et sont encore Texćeption. Les poser en exemple a qui ne peut les egaler, c’est souvent tromper et decourager. Pour Timmense majorite des educateurs les sentiments genereux sont impuissants a assurer le succes et la renoyation de la pedagogie. Que nous le voulions ou non, c’est lii un fait prouvć par des siecles d’experience. II est de notre devoir de denoncer la cluperie de ceux qui, pour des motifs interesses, pretendent perenniser Pil lusion et de chcrcber en menie temps les moyens praliąues d’atleindre, pou
On comprend notre pensee. Nous nc nions pas la puissance educatirc de Tnmour, loin de la. Encore cjue nous redoulions, chez les educateurs qui en ont le priviłege, une force coinmunicative qui reste trop subjective, qui p rod nil, chez feducjue, une sorte d’envototement, superieur certes to Tabru-tissemcnl babiluel par des metbodes liybrides, mais qui peut etre contraire ccpcndanl aux buts que nous nous assignons : Tepanouissement et la libe-
lu
Teducation
on populairc, les principes surs et immuables sur lesquels nous pourrons sofidement batir.
l/orientation nouvelle est deji franchement dessinee pratiquement. Dia-lectiqueinent on s’obstine generalement a meler de sentiment les considera-tions techniques devenues soureraines.
Les grands pedagogues des temps modernes n’ont pas craint d’entrer dans les details pratiques de Torganisalion seolaire. Mnie Montessori ne s’esl pas contentee de divulguer les principes nouveaux de sa pedagogie : elle a erće, fabriquó et fait fabriquer un materiel ingenieux auquel elle attache sans doute plus de prix et dc verlus qu’a ses meilleurs ecrits. Le Doctcur Decroly n’a pas craint d’etudicr dans ses moimlres dćtails les pratiques sus-ceptibles dc perinettre une meilleure adaplation de Tćcole a Tenfant. Depuis pr6s de dix ans, nous nous obstinons a prouver, par la realisation d’outils nouveaux repondant a nos besoins, que les amćliorations de techniques pó-dagogicjues, moins brillantes que les discours ou les livres a succes, sont ce-pendant les seules qui fassent vraiment prpgresser Teducation populairc. Nous tentons menie de supprimer tout verbiage, de donner simplement des direclives nouvelles, d’offrir da materiel adapte, et nous aidons ainsi a se rćaliser cc que n’auraient point fait des lustres de discours.
Nous oeuvrons pour la masse des enfants, pour la masse des educateurs. Nous nc pouvons point tabler. pour notre pedagogie, sur des aptitudes sub-jectiyes incertaines; nous ne pouvons baser le succes de Tecole populairc sur les sentiments mystiques des Educateurs. La tcchnique educatiuc rEussi-ra la oto les inyifcations morales ou moralisanles ont fait faillite.
2