— 100 —
enti£re de Saint-Houardon, pour en faire un tempie de la Raison. Les registros de la conjmune attesteraicnt au be-soin ce que j'avance, et feraient connallre leurs noms. Je les vois aujourd’hui, ces hommes, et ils savent que jo les connais bien, selTorcer de rćparer cette ćglise qu'ils ont falt vendre (1) avec le presbytćre, contrę le vceu de la loi et malgre les rćclamnlions du corps municipal, pour ' favoriser lacąućreur et supprimer le culte.
« Sils lont fait racheter, toute mauvaise qu'elle est, c'est pour faire annuler Saiut-Julien, que jai fait rouvrir en l'an III* et od sest općrće la rćunion, malgrć de fortes oppositions ; aussi, que de proc6s-verbaux contrę cette derniere‘et dont je dćmontrerais victorieusement le faux, si j’y avais le plus lćger intśrót. Ces hommes veulent un triomphe, peu importe quelles en serout les suites. Le trfcs petit nombre qui dirige cette intrigue fait murmurer tout le monde; ces 6lres remuants veulent deux clioses, ferineret vendre Saint-Julien; il doit y avoir des soumis-• sions h cel eflet au dśparlement; et m*exclure de la ville, commećlant pour eux un objet de trouble, ma prśsence leur pese ; et par consćquent faire tomber un śtablisse-ment (2), qu’ils voient avec peine prosperer, et y placer des religicux.
« Jai travailló en chef jusqu’i l'arrivee du pasteur actuel (3), au risque de me fairo mettre au cliitteau de Brest, je l ai ćchappe quatre fois. J ai assistć. au grand ćtonnement de mes adversaires, ii 1'installation de notre Curć, avec le dćvouemenl qui caracterise un ccclesiastique qui na d autre intśrćt que celui de la religiou. Lt pour
(1) Cc n*cM qu’a In Tou»snint 1WK> <|ue M. Jnnnou pul reprcndr* rcxcrcicc du culie & Saint* Hounrdon. L*o(Rcc, jusquc-lA, sc fnisait cn 1‘ćglUc Saint-Julien.
(2) M. Pillcl nvait m«|ui* Ja mnison des Cnpucmset vcnail d*y ćlnblir les elasse* d'mu;rcole di tul me li on sccondnirc.
(3) M. Jaunou, uoimnć cure, cn Scptcmbrc 1803.
donncr l'exemplede la soumission au pasteur que la Pro-vidence nous envoyait, depuis ce jour, mes collegues et moi, nous cessAmes d'avoir part aux retribulions. Nous śtions quatre, et nous eómes le desagremeut dćtre regar-dśs comme non existants ; la distinction de. deux clergćs parut dans une malhęureuse śvidcnce, seulement on ne le dit pas.
o M. le Curd ne tarda pas A faire une visite gćnćrale, et il vit com me on l'avait trompć a mon sujet ; aussi fut-il foreć d'avouer qu’il ne trouvait que des personnes en pleurs, ou quc des portes fcrmćcs, et que pas une Ame ne lui avait Ićmoigne qu on fili aise de riwoir pour pasleur. J'ai travaillć A le faire respecter, j ai foreć nombrede personnes exaspćrćes A se prćsentera la PAqueet A suivre Saint-Houardon. Ce qui me donnę la consolation de voirque les fideles que jadministre sont les plus fidćles aux otTicesde la paroisse. Ou l a fait remarquer A notre pasleur, plusieurs personnes sont mortes de douleur de me voir frustrć d une place A laquelle j'avais elć designe de 1'accord des dcux puissances. Que de peines a remettre les tćtes qui furent dśrangees! Ce sont ici des fails publics.
« Si jai obtenu beaucoup de confiance malgre toutes les menćes, c'est que je n’ai point tćrnoignć de ressenti-ment contrę ceux qui mont fait le plus de mai. Jc o'en ai jamais voulu A ceux qui pensaient difleremment que moi; jamais, pendant la Revolution, je n'ai engagć personne A suivre mon opiniou, je n ai ni approuve ni desapprouvć ceux de mes collegues qui ont relraclć leur serment; si je ne le9 ai pas vus aussi frćqucmmcnt apres, cest qu'on leur dćfendait expressement de me voir. Au tribunal, jai suivi exactement les rćgles prescrites, quoiqu'on etit voulu donner a entendre que j etaia trop faible. Jaurnis śtć ecclćsiastiąue sans ćgal dans ce pays, si j'avais voulu rćtracter mon sćrment. Ce systAme regne encore...
I