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Rćvolution. Pourtant, Notre-Dame de Conforl, « cł*a-pclle de bcaucoup de dćvotion », est hien rćparćc dćji, et la chapelle de Sainl-Jean cst aussi en bonne voie dc rcstauration.
Dćs qu’a paru Parrłtć dc Pan XI qui autorise les coiniuuncs a fournir un Iogemcnl aux desservants, les paroissiens ont rachcte le presbytćre k l'acqućrcur Pierre Salou, moyennant une crćance de 1.024 livrcs.
Le Recteur, pauvre, maladc, brisć dc privations et dc fatigues, ne sc plaint pas. L’Eveque Ic prcnd cn pitić et lui enyoie une auntónc de 100 livres.
« J’ai reęu, repond M. Pennancc’h, les cent livres que vous avez eu la bontć dc me faire passer. J’en serai reconnaissant toute la vie. Puisque vous con-naissez si bien ma triste situation et quelle cn a etć la caiise, il n’cst pas necessairc de vous dire que votrc auinónc a ćte bien placee. Si je ne me suis pas plains jusqu’ici, ce n’a pas ćte par dćfaut dc conflance, mais par considćration des fatigues quc vous vous donnę/, et des sacriflccs quc vous faites pour rćtablir la reli-gion prcsque abolie dans votrc diocćse. Continuez, la main de Dicu vous guide.
» Je vous prie, Monseigncur, de n’etrc pas ćtonne que je ne sois pas plus importun a l’avenir quc je n’ai ćtć jusqu’ici. J’ai appris k me priver des choses, memc les plus nćccssairesi non pas pour mortifler mon corps que la main de Dieu u puni selon son merite, mais pour tacher d’expier toutes les fautes de ma vie pas-sće. Inspire par Dicu comme cctte derniere fois, vous connaltrez toujours mes bcsoins. Que vous les soula-giez ou. non, ma conliance cn vous ne sera jamais moindrc. Est-il un sujet asscz ingrat pour la refuscr i un prćlat si bon ?
* En reconnaissance de tous vos bienfaits, Monsei-gneur, je vous prie d’agrćer une part cn mes faibles prieres. Si ellcs sont ćcoutees, vous joulrcz d une
bonne santć ct votrc vie sera longuc pour le bien (le la Rcligion et la prosperita de ce diocfcse.
» Cominc je ne suis prcsąuc plus mąitrc dc mes inembrcs, il est fort tard avant que je puisse me dis-poser a dirc la messie. Jusqu'ici j’ai cu dii scrupul & la dire avant d'avoir (lit mon ofTicc, quoique plusicurs theologicns rcspcctables 1’autorisent. La nuit je ne puis plus lirę. Ajoutez donc i toutes vos faveurs cellc dc mc pcrmettre de dire la messe avant d’avoir dit mes matines. » 0)
M. Pennancc*h continue dc s'a(Taiblir. En 1809; il est dcvcnu tout a fail incapable de donncr la Paque a scs ouailles. Ohligć par cette longue maladie dc son voisin de sc charger de Meilars, le Rcclcur de Mahalon se plaint d*avoir trop de travail.
M. Alain Pennancc’h « moins plcin de jours que dc bonncs ceuvrcs > mcurt le 27 Mai 1809, a l’Age dc f>3 ans. En annonęant cette nouve)le a lVvechć, M. Charles dit qu*il craint d’etre obligć dc desservir tout ensemble Mahalon, Guiler et Meilars, 5 causr dc la pćnurie de prćtres. II consent d’avance a s’occuper de Meilars hien qu’il nc nourrisse pas de sentiments tres tendres pour cc peuple qu’il qualifie de « dur et ignorant *, mais a la condition qu’on le dćchargc de Guiler.
Quatre jours aprds la mort du Recteur, la munici-palitę ćcrit a « Monseigneur rćveque du Finistdre * :
« La communc dc Meilars vient de perdrc M. Pen-nanec’h, son curć, aprćs avoir annoncć que re digne Monsicur a emportć avec lwi les regrets de la plus seine partie dc la commune, nous nous perinctton$ de vous dernander Monsicur Lerou* pour le remplacer. Pendant le temps que ce Monsieur n ilć A Pont-Croix, occupć aux ćcoles chez M. Rorhedreux, il s’est acquit
(1) Art'hlves de VExłchi.
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