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glise de Notre-Dame, le droit de fournage pour toute la ville de Lesncven, cest-fc-dire le droil ezclusif d'y cuire le pain avec perception d une redevance qui, en 1553, s'61evait ii 10 deuiers par boisseau de farinc convertie en pdte.
Par contrę, les fourniers et leurs valets auront dćfense, sous peine de 30 livres d'araende, d’exiger un morceau dc pśte cn plus, et devront en cas de mauvaise cuisson, payer le pain.
En 1693, la taxe est de 3 sous 6 den. par boisseau de froment, et de 2 s. 6 den., par boisseau de seigle (1).
Redcvance et contrainte assez mai supportćes. Aussi, dfcs le 4 Mai 1521, Franęoise Landais, prieure, dut se plaindre au Roi que les habitants, refusant de frśquen-ter le four banał, prśtendaient en construire de particu-liers.
En suitę de quoi, le sćnćchal deLesneven reęulde Fran-ęois I«r, ordre de proteger les droits de la dite prieure.
Mais les habitants n avaient pas & se plaindre que de la laxe. Les fours, en eflet, mai conslruils, etaient une source d incommoditćs et de dangers. « Comme ils nc sont pas munis d une chcminće, est-il dit en 1634, la fumće sort par la porte et une ćtroite fcD^tre, et sćpand en gros nuages sur la ville, y iniectant maisons, bicns et marchan-dises. Le feu prend souvent dans la toiture et eftraye les habitants qui font souuer le tocsin ».
Poury remćdier, on dćcide alors de construire des che-minćes et de ne plus chaufler avec du bois vert. 1
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En 16A2, iDccndie des fours. Les fermiers Pengam et Mercier sont rendus responsables et condamnćs A payer les dćgAts causćs par leur malice.
31 Aoiit 1680. — Da09 la sćaoce de la Communautć, les habitants remontrent lincoromoditć noloire de n'avoir qu’un seul four A ban, ce qui est insuffisant. En outre, la maison est si petite qu'on n y peut preparer ensemble la pite, laquelle doit ainsi 6tre prćparće au dehors, nonobs-tant le mauvais temps.
De plus, en depit de tous les rćglements, la fournićre y met des bois de genćt et de lande qui ont depuis peu causó deux ou trois incendies qui ont paru indillćrents a ladite fourniere, laquelle ne fait pas sa demeurance en ladite maison du four.
C est pourquoi on charge le syndic d ścrire & l abbesse de Saint-Sulpice, afin de pourvoir a tous ces inconve-nients (1).
Le mercredi 2o Avril 1703, Claude Gellart, sieur de Menhoignon (2), ancien syndic et substitul du procureur du Roi, expose aux habitants que les droils du four banał font partie du temporel du prieurć de Notre-Dame dont jouissent les Dames de Saint-Sulpice; mais d autant que la populalion de cette ville a grandement augmentć, le dit four banał n est pas suflisaut et par l empressement qui y rćgne et la quanlite de pAles que l'on y apporte, 2 3
Dom Anger rapporte, coinmc suit, U serie asccnsionnellc des baus
du four :
En 1563, 10 )ivrea. 1575. 25 -1596, 14 ćcua soleil. 1608, 60 -
1621, 80 -
Lesncvcn. Dclibćr. dc la Comoiunaut*, et Dom Angck : Cartul.
Claude Gcllarl, sieur de Menhoignon (Menhoignon, en Ploneour-Trci). Notairc royal, procureur et consciOer du greOe de Tccritoire ; ni co 1646 ; joua un role assei imporlnnt dnns la vie inunicipalc de Leśne* vcn, durnnt une trrntnioe d'auciees. Elu maire co 1690, il en fit rncore les fonctions par interim en 1697. Dćputć aux Etat*, i Vanne\, 1693 et 1703 ; & Vitri, en 1697. (I-e dćputć aux Etat* recevait 200 livros sur les tinaocc* de la vi|le.)
Claude (lellarl sedit.cn 1696. trćsorier des deux confrt1rics du Rosaire et du Saint-Sacrement. Pour cctte derni^rc confrrrie, il fut en charge plus dc vingt ans. II commandoit aussi. cn 1698, la troisi£me compaguie de U nu lice bourgeoise, ct fut redu en cette qualitć, cn 1707. Dul mou-rir vers 1713.