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Archives diocśsaines d

intćrćts de leur conunune, iis ne teńaient pas non plus j nógligcr leurs afiaires particuiifcres. l/inlórćt publicoppri-mait trop leurs intśrćts privćs, ct ils ne se souciaienr guere de rechercher une fonction qui entrainait apres elle plus de charges et d inconvóoients que de profits et d hon-neurs. Tant que ces paysans se crurent les mattres de diriger& leurgrś les aflaires de la commune. tant qu’ils furent libres de dćlibćrer entr’eux pour dćcider les me-sures a prendre au mieux des interćts de leurs adminis-trćs, ils considćraient leurs fonctions municipales coramo une charge supportable bien que pćnible et onćreuse par-lois. Les gens du District ou du Coiuitć de surveillance de Morlaix, et surtout les administrateurs du Dśparte-ment, ótaient trop loin pour influencer leurs dćlibćra-lions et pour exercer un contrdle continuel et minulieux sur leur administration. Dans les rapports qu'ils adres-saient a ces autoritćs superieures, ils ne consignaicnl que ce qui śtait <\ leur avantage. Ils sefloręaient d'expliquer leurs manićres dagir lorsquc celles-ci ne concordaicnt pas avec les ordres reęus. Si aucune denonciation ne ve-nait dćmentir leurs renseignements, ils reussissaient par se tirer (ant bien que mai daflaire, bien que, de lemps a autre, ils se vissent infliger une verte reraontrance ou un violent rappel & 1'ordre. Ils en ćtaicnt quittes pourdelibć-rer de nouveau et pour suivre la mćme procedurę. Mais voil& qu'au 18 brumaire an V (10 Novembre 1790), lenne-mi vient prendre pied dans la place. Le citoyen Kerbrat, notaire k Morlaix, arrive a Saint-Thćgonnec, avec le titre de commissaire du Directoire exćcutif. Dósormais, plus de sćcuritć pour eux et impossibililć d śluder l'executioQ des lois. Ils apporteront, dans leurs relations avec ce haut personnage, la dćflance du paysan k l'ćgard du bourgeois plus instruit et iuvesti d une fonction oflicielle. Aussi vont-ils inettre tout en ®uvre pour essayer de quitter un poste devenu de plus en plus dangereux.

iper et Lśdn

Le to Yentóse an V (o Mars 1797), Jacques Penoec, de bodćniry, propose a ladminislration municipale du can-ton sa demission d’adjoint. Son exemple est bientót 9uivi par Jean-Marie Abgrall et par le prćsidenl lui-ra6me, Thomas Le Maguet', de Kerfaven, en Guiclan. Ils ont tous trois dassez brillants etats de service pourąu ils puissent se relirer sans <ju on suspectc leur patriotisme.

Jacques Penncc n a cesse d’exercer de fonction publi-que dans le canton depuis le 25 Novembre 1794. Dabord procureur de la commune, puis oificier municipal, il a ćtć enfin noinrn^ agent municipal du canton de Saint-Thegonnec. II en appelle au souvenir de ses concitoyens, pour constater les nombreuses occupations que cette der-niere charge a entrainees pour lui. Ce n'est pas par peur des responsahilites quil detnande a s en aller. S'il n avait ecoute que son patriotisme, il n aurait pas mieux demande quc de continuer ses fonctions, mais I etat prćcaire de sa santć et sa situation commerciale, forcćment negligće, lui font un devoir de se retirer.

Jean-Marie Abgrall, ćlu capitaine de la gardę nationale, en 1792, n a quiltó cette charge que pourexercer les fonc-tions d adjoint municipal. II est h la t6te d une impor-tante exploitation agricole, et pour tout auxiliaire il n a que sa mere, śgóe de soixante-dix ans. S il doił conser-ver ses fonctions et y donner tout le temps qu elles recla-ment, il devra n^cessairement laisser ses terres en ffri- ' ches. Depuis seize mois, d ailleurs, il sest adonne pres-qu exclusivement aux afiaires de la commune.

Le prćsident Thomas Le Maguet est un vetćran de la politique. II est en charge depuis 1790, ćpoque k laque)le il fut noramó procureur de la commune de Guiclan. Deux ans aprfcs, il est ćlu notable, puis inaire de sa commune, et enlin il est appele, par les vceux de ses couciloyens, k pr^sider l administration municipale du canton de Saint-