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LES PREUYES DIRECTES 25

ment, quand il ny aurait pas de necessite extreme, on ne serait pas tenu a faire 1’aumóne, meme si on a du superflu d’etat.

Cette premiere constatation nous permet de conclure que dans la pensee de saint Thomas, 1’obligation vient de deux sources diffćrentes, bien qu’incompletement distinctes 1’une de I’autre: quand on a du superflu d’etat, on est oblige de faire 1’aumóne, c’est 1’indication de la droite raison qui s’exerce sur 1’usage des richesses; quand ii y a extreme necessite, on est egalement oblig6 et de donner meme son superfluttm tiitae. D’ailleurs la construc-tion grammaticale de la phrase indique suffisamment qu’il s agit d’une disjonction, et non d une conjonction.

Cette position nous est peu familiere; nous sommes habitues a une autre maniere de proceder dans la determination de 1’obligation. Aussi est-il bien important de verifier si elle est exacte, si les explica-tions ulterieures viennent confirmer cette interpretation premiere.

C) Or, lobjection quatrieme a pose une question specieuse: puisqu’il y a precepte, il faut marquer un temps od il y a peche grave, et par ailleurs ceci semble impossible, puisqu’on peut tou-jours se dire que les autres pourvoiront aux indigences. Le saint Docteur repond que ce temps se peut indiquer:

Ad quartum dicendum, quod tempus ad quod obligat praecep-tum de eleemosynis faciendis, accipitur ex parte accipientis, et ex parte dantis. Ex parte autem accipientis, quando apparent signa probabilia extremae necessitatis futurae, nisi ei subveniatur... Ejc parte autem dantis, quando habet homo multa quibus non indiget neque ad sustentationem vitae sui et suorum, neque ad decentem status sui conservationem; cisi pauper es extremac necessitatis non compareant.

Si la construction du d6but peut faire illusion: accipitur cx parte... et ex parte, et preter a une interpretation de simulta-neit6, d’ou resulte le temps de 1’obligation, le reste de l’explication est trop clair et rentre dans le cadre de la position tenue au cours



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