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LES PREUYES DIRECTES
§ 2. — SOLUTION D’UNE OBJECTION
La question semble videe. Pour etre complet, il reste pour-tant a etudier un dernier texte, contemporain et peut-etre meme I6gerement posterieur \ et qui a premiere Iecture fait plutót figurę d’objection serieuse.
A la dispute extraordinaire de Paques 1272 1 2, on presente le cas de conscience suivant: Utrum clerici peccent mortalitcr, si ea quae eis superfluunt, in eleemosynas non largiantur (Quod. 6, a. 12). II s’agit donc de 1’aumóne du superflu, mais dans Ie cas special du clerc. En effet, pour ce dernier il y a a distinguer deux cate-gories de biens: les biens patrimoniaux et autres licitement acquis, puis les biens ecclesiastiques. Des premiers il a le domaine et 1’usage comme le laic; des seconds il n’est que le dispensateur, selon les intentions de 1’Eglise, qui en est la vraie proprietaire 3. Or, cette intention est indiquee dans les saints canons: une partie
C’est au moins la suggestion interessante du P. de Guibert, S. J.: ((Puisque les redactions si voisines du Contra rdrahentes et de la Somme, IIm 11“, q. 184 semblent bien posterieures a celle du Quodlibetum IV, elles sont donc a fixer apres Paques 1271, et si, comme il semble probable, Tart. 19 du Quodlibetum V est un deve!oppement de l’ad 5 de la question 189, a. 1, les demiers articles de la IIa IIae auraient ete rediges avant Noel 1271 )) (ouv. cite, p. 143).
En tout cas saint Thomas a commence la redaction de la 11Ia Pars, a rautomne de 1272, a Naples; voir Grabmann, Die Wcr^e, p. 273.
Les trois chronologies en presence au sujet des Quodlibeta, celle du P. Mandonnet, celle du P. Synave et du P. Pelster, assez diyergentes en certains points, s’accordent toutes les trois pour assigner a Pśiques 1272 le Quod. 6. Voir Grabmann, ouv. cit., p. 284.
Depuis le Concile de Trente, Topinion contraire est soutenue par le plus grand nombre des theologiens, si bien qu’en pratique on ne peut obliger le clerc & restitution. Voir v. g. Genicot-Salsmans, Institutiones Theologiae
moralis, t. II, 1921, n. 476.