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Dans 1’acte do donation par lequel rćvćque de Quimpor, Guillaume, cćde a 1’abbaye de Dnoulas l’hó-pital Saint-Jacques, on lit : « Nous avons encore trouve k propos dc donner selon la formę ci-dessous a la nieme abhayc 1’ćglise de Saint-Jacob, et afln quc cela soit stable ct assurć a toujours. nous avons signć et scellć les prćsentes. — Donnć & Lanniron, l'an de grace 1218. »
La chapelle qui se trouvait au villagc dc nieme nom est aujourd’hui transformee en grange.
Saint Jacob, patron de cette chapelle s’identific avcc saint Jagu, ct Ton serait tente de croire, sans preuvcs hien ćvidentes, que la chapelle de Lingoual n’ćtait qu’une succursale de celle de Saint - Jacob. .« Nous savons, en clTet, ecril 1'abbć Roudaut, qu’a Lingoual il y avait un hópital k cótć de la chapelle. Quc les inoines y cussent fait bAtir un hópital, cela se concoit bicn. La chapelle Saint-Jacob ćtait, en clTet, situće .dans un endroit bas et marćcageux, trćs boisć encore aujourd'hui, mais humidc par la mćme ; le climat dc-vait y etre malsain, les decćs encore aujourd’hui y sont frćąuents. Les moines durent chercher pour leurs malades un climat plus salubre, ils passćrent A pcu de distance sur la hauteur de Lingoual ou l'air ćtait pur. >
Cm a celle Sa int-G i' en ael.
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De cette chapelle qui existait jadis au village dc Bodkenal, et qui ćtait dćja en ruines avant 1770, il ne reste aujourd'hui presque rien. Les derniers pans x de murs, qui tenaient encore il y a une soixantaine d’annees, ont ćtć demolis et les matćriaux sont entres dans des maisons et ćtables construites a Bodkenal mćme.
Des exhaussemcnts de lerres indiquent vagucnient Templacement et la formę rectangulaire de 1’aącięnne
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chapelle. Une floraison tropicale de ronces couvre aujoiird’hui cet emplacement.
A cótć existe .un petit terrain cn friche, de formę rectangulairc, qui aurait jadis servi de ciiuetierc.
La fontaine dc Saint-Guenaćl se trouve toujours k Bodkćnal. perdue dans les bois, a 2 ou 300 metres plus bas, sur le versant de 1’Elorn.
A cótć de la fontaine, est noyće dans 1’herbe, une belle statuę en kersanton du Saint, costumć cn moinc, les inains tcnducs en prierc. Sur sa poitrine est placć un ćcusson.
Les deliherations du corps politique de Loperhet de 1757 & 1784, si prodigues de dćtails sur les diflerentes chapelles de la paroisse, ne soulTIent mot de la chapelle Saint-Kćnal. Korce nous est donc de conclurc que le cultc n’y ćtait plus cćlćbrć, par suitę de 1’etat de dćlabrenient de la chapelle. Des cette ćpoque aussi, les autres chapelles de la paroisse qui restent ouvertes jusqu’ą la Rćvolution sc trouvaicnt dans un etat de misere qui n'allait pas sans don ner lieu k de frćquents et douloureux gćmissements de la part du gćnćral, chargć de leur entretien.
Dans la plupart de ses chapelles, saint Gućnael est invoquć par les goutteux et les rhumatisants, qui lui demandent de les lihćrer de leur infirmitć. « A Bodkćnal, dit encore 1’abhć Roudaut, on lui rendait un culte plus spćcial, si nous croyons In tradition. Je posais un jour la question k une vieille personne des environs : « Pourquoi prie-t-on saint Kenal ? — « Eh hien ! rćpondit-ellc, les jeunes inćres l'invoquent pour obtenir une heureusc delivrance. * D’aillcurs le mot genel (voisin de kenal) signifle * naltre, venir au monde. >
De nos jours, rarcs sont les pćlerins qui viennent k Bodkćnal. De tcnips k autre, quelques pieux Leo-nards, nui sc rendent en pćlerinage a l’unc des nom-