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126 R.A.C.F. 23. I. 1984.

SANCTUAIRES RURAUX ET ARCHEOLOGIE AERIENNE. - Presque coup sur coup, la topographie reli-gieuse gallo-romaine du Berry vient de s’enrichir de la decouverte de deux nouveaux sanctuaires ruraux, due aux prospections aeriennes de J. HOLMGREN (1980 ; 1983) ; Fun se situe a Clion (Indre) et a ete revele en 1980 a proximite de Foppidum du « Pied de Bourges » (Clion est un vicus - frontiere des Turons et des Bituriges, atteste par Sulpice Sćvere (Dialogues, II, 5) sous le nom de Claudiomagus). Comme le suivant, ce sanctuairc se compose d’un theatre et d’une aire cultuelle proche enserrant deux fana. Le second de ces ensembles cultuels est situć a Thaumiers (Cher), au lieu-dit « La Garenne » et a ete decouvert en 1982. Le theatre est accole a la voie romaine de Bourges-Avaricum a Bourbon-L’Archambault-A^wa^ Bormonae. Le caractere rural de ce dernier sanctuairc est plus net. Observons encore une fois, a Clion, la liaison sanctuaire-thćatre-oppidum deja reconnuc dans la region, par exemple a Drevant-La-Groutte et Neung-sur-Beuvron.

II faut cFailleurs rendre hommage a la qualitć et a la constance du travail realise en prospection aerienne sur le Berry (Cher et Indre) par J. HOLMGREN dcpuis plus de 10 ans. Lcs rćsultats de scs travaux nous livrcnt pcu a pcu de la cite des Bituriges, notamment a Fepoque gallo-romaine, une image tout a fait comparable a celle, aujourd'hui classique, que R. AGACHE nous a donnee de la Picardie romaine. De nombreuses villas et fermes gallo-romaines sont ainsi revelees, dont les plans redresses avec precision sont au fur et a mesure publies par leur inventeur (HOLMGREN et LEDAY 1980 ; 1981 ; HOLMGREN 1981 ; 1982 a ; 1982 b).

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HISTOIRE REGIONALE, TOPONYMIE, HISTOIRE DU PEUPLEMENT. - L’histoire regionale est un marchć en pleine expansion ; les editions Bordessoules, Horvath, apres Privat, se sont notamment lancees dans la publi-cation de monographies historiques consacrćes a telle ville, telle region, tel departement....

On peut citer rćcemment : CHEDEVILLE 1983 ; CROUBOIS 1982 ; DEBAL 1983 ; ENJALBERT 1979 ; HIGOUNET-NADAL 1983. Sensibiliser un large public a son histoire - et partant a son patrimoine - en lui per-mettant de rctrouver ses racines est tres certainement essentiel. On peut donc regretter que, dans la plupart des cas, les chapitres consacres aux periodes antćrieures au Moyeri-Age ne soient pas toujours confies aux meilleurs specialistes.

Ainsi, en ce qui concerne le domaine qui nous occupe, retrouve-t-on, attardees, les reliques des points dc vue lcs plus traditionncls et souvent les plus erronćs quant a 1’occupation du sol a Fepoque gallo-romaine : c’est encore - dans les annees 80 - la toponymie qui sert a ecrire 1’histoire du pcuplement ! Et Ton peut lirę par exemple que, la carte des decouvertcs archeologiqucs ne livrant qu’un visage fausse de cette occupation du sol, « plus veridiquc serait la carte des noms de licux modernes qui perpetuent ceux des domaines gallo-romains » (LABROUSSE 1979, 54-55).

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ATTELAGE ET FORCE ANIMALE. - On possćde maintenant, avec 1’importantc etude que lui consacre RAEP-SAET (1982), une cxcellentc documentation (exclusivement iconographique : reliefs...), bien publiee et commen-tee, sur le probleme de 1’attelage dans le nord de la Gaule.

On sait Fimportance de la traction animale dans le monde rural antique, et le role economique fondamental -et certainement surestime - qu’on lui a attribue, apres LEFEBVRE des NOETTES (1924 ; 1931), notamment par rapport a resclavage. Deja, une etude de SPRUYTTE (1977) avait en partie remis les choses au point.

Le joug « de garrot » utilise alors n’est pas aussi defectueux qu’on a bien voulu le dire ; il s’agit plutót d’ailleurs d’un joug « dorsal », et non en tout cas d’un « collier de gorge » susceptible d’etrangler Fanimal de trait !

A noter que Fanimal le plus courant pour la traction (sauf pour la chamie) est ici (nord de la Gaule) le cheval, ou du moins un equide, contrairemcnt au monde mćditcrranćcn. Faut-il voir la Foriginc dc la coupurc nord-sud de la France traditionnelle quant au choix de Fanimal de trait pour le labour (cheval au nord, bauf au sud) ?

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ELEVAGE. - Les contributions les plus riches ne sont pas toujours lcs plus volumincuses : en 6 pages denses, J.L. BRUNAUX et P. MENIEL (1983) apportent un element d’importance a Fhistoire de Felevage en Gaule romaine.

Certes, Fexistence en Gaule du petit boeuf indigene (dit « des palafittes » : Bos brachyceros Riitimeyer), puis Fintroduction avec la conquete romaine d’une espece plus robuste (Bos brachycephalus Wilckens) etaient deja connues, et leur coexistence attestće sur certains sites (POULAIN-JOSIEN 1976, 39), y compris plus tardivement que ne semblent le suggerer les auteurs : par exemple aux « Fontaines Salees » au IV^C siecle (POULAIN-JOSIEN 1965-1966).

Ici les calculs effectues avec les coefficients de MATOLCSI permettent de restituer la hauteur au garrot des bceufs decouverts sur le site de Gournay-sur-Aronde (Oise). Le boeuf robuste, qui se distingue nettement du boeuf indigene, n’apparait (concurremmcnt a Fautre) que dans un ensemble datć de la premiere moitie du II^C siecle.