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s'inspirent directement des auteurs latins.
On voit donc i'inter§t de 1'archeologie aerienne pour cette question. Elle permet de contróler ies documents iconographiques anciens et, eventuellement, de les rectifier, voire mfime de les completer. Par ailleurs, les survols de ces grands ouvrages de siege des XVIe et surtout XVlIe et XVIIIe siecles pour lesquels on dispose de gravures remarąuablement precises, constituent un veritable test pour la photo-interpretation. La demarche est inverse de celle que lłon suit habituellement : par avance, on connaTt ce que l‘on peut et ce qu‘ on doit trouver a tel endroit. Reste a savoir quand, comment, pourquoi, cela apparaTtra et si cela se revelera pour tous les types de terrains et avec quels modes de cultures ? Cfest en quelque sorte de 1‘archeologie aerienne experimentaie.
11 serait (failleurs d’un grand interfct, m£me dans ce cas, de completer les donnees de la photographie aerienne et 1‘iconographie ancienne par des fouilles. Ce n'est malheureusement pas encore dans les preoccupations habituelles des archeologues franęais1 2 3 4 5 6. Toutefois, des contrOles sur le terrain au moment de grands travaux nous ont permis de relever des coupes du grand fosse a fond piat de la ligne de circonvallation (fig.5).
Roger AGACHE
# Nous tenons b exprimer nos remerciements b Monsieur R. Rebuffat et au Colonel Pierson pour les conseils qu'ils ont bien voulu nous donner.
1. General F. Gaudeul, Le* redoutes du fcr Empire du Pays Baaąue (Buli. Soc. des Sciences. Lettres et Arts de Bayanne, 1943, pp.27 b 39).
Z. Cf. entre autres, Colonel Rocolle, 2.000 ans de fortificatiozi franęaise, 1973.
3. J.M. Lambin, Quand le Nord devenait F ranę ais, 1980. Les chapłtres 4 et 5 exposent bri&vement, mais excellexnent, les particularitds des guerres et des si&ges dans le Nord de la France b Tdpoąue classique.
Outre la these fondamentale du Colonel Rocolle (dtee ci-dessus), on consultera : Mardchal Vauban, Traitć de l'Attaque et de la dćfense des places, 1737 ou De Clairac, Llngćnieur de campagne ou traitć de fortification passagfere, Paris, 1749-1757 ainsi que le trbs clair et tres didactique petit manuel "de poche" d’Ozaman, Trait£ de fortification, 1694
dont le demier chapitre consacrd b la Fortification offensfre resume fort bien 1'organisation des travaux de siege et leur rapide dvolution au cours du XVIIe siacie. On trouvera aussi de nombreuses informations dans llSncydopćdie de d'Alembert et Diderot (avec d'interessantes prdcisions sur les innovations du XVTIIe siacie), mais dissdmindes dans diverses rubriques
(drconvaUation, fort, fortification, ligne... cf. aussi le yolume 1 des planches b Art mili tai re).
B est curieux de constater que, parmi les nombreux ouvrages consacrćs b 1'art militaire
b l'6poque classique, beaucoup sont rćdigćs non par des officiers ou des ingdnieurs militaires,
mais assez souvent par les "savants" de l'ćpoque, des pretres (peut-3tre pour leur connaissance de la littdrature latine) et par des mathematiciens comme Ozanam la guerre des sieges est une "science" compl&te qui demande b la fois la connaissance des auteurs classiques de l'Antiquitd et une parfaite maitrise des mathematiques et de la geometrie. Le sfege d‘Arras de 1640 est un modele du genre par sa sophistication et par le fait que l'on s'est alors directement inspire, de l'avis meme des contemporains, de ce que Cćsar a dit d*Aldsia et des auteurs de l'Antiquitd , Hygin, Vćgece et surtout Polybe, tres etudie.