par 1’orateur, on trouve des auteurs paiens (Aristote, Ciceron), des Peres de TEglise ( Augustin, s. Gregoire ie Grand, Isidore de Seville), des imellectuels medievaux (Jean c Salisbury, s. Thomas d’Aquin, etc.). Mais Poeuvre de Jean Petit est surtout nourrie par i Bibie, d’ou sort extraites la plupart des citations. Grace a sa verve de conteur, les histoirc qu’il tire de 1’ Ancien Testament deviennent de longs erempla remplis de details pittoresques < interpretes en fonction de la cause a defendre, aptes a faire impression sur Pesprit d< assistants91. Le vocabulaire "anachroniąue" employe par 1’orateur renforce le paralJele entre Ic lointains episodes bibliques et le passe immediat: Jean Petit parie ainsi du "connestable" et de "chevaliers" du roi Davidw.
Les huit verites du quatrieme article de la majeure sont suivies de neuf corollaires, dar lesquels Jean Petit construit une definition sur mesure du criminel de lese-majeste lis formei une transition avec la mineure, requisitoire posthume contrę Louis d’Orleans. Cominę I majeure, cette demiere comporte quatre articles, qui correspondent aux quatre degres de ! lese-majeste humaine. Mais ici, la discussion serree et documentee de la partie precedente fa place a une simple narration, ou 1’orateur repete toutes les accusations mises au point dar I’entourage du duc de Bourgogne pendant les mois precedents. Apres avoir explique, dans s
conclusion, que le roi doit remunerer son maitre en amour, en honneur et en richesses, etai
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donnę le service immense qu’il a rendu a i'Etat, Jean Petit termine son sermon politique par ur priere.
Le resume que donnę Michel Pintoin de la "Justification" du duc de Bourgogne (IIL 7S^ 764) apparait a premiere vue fort curieux. Le chroniqueur commence par souligner les defaui de l’eloquence de Jean Petit: elle est surchargee (prolixe [...] peromata) et pas assez elegant (plus tamen libera e/oąuencia ąuam eleganti commendendo) (III, 7S4). Comme le Religieu se montre ici plus severe qu’ailleurs, on peut se demander s’il n’a pas repris a son compte i( (feintes) excuses de modestie de 1’orateur, qui se declare, dans son preambule, "tres mai aourr de langage"93. A ces reserves touchant la formę s’en ajoutent d’autres, concemant le fon cette fois. Michel Pintoin, dont rien ne dit qu’il ait assiste lui-meme a la seance du 8 mar
91 Voir A Coville. op. cii., pp 213-216.
92 La chroniąue d Enguerran de Monstrelet, ed. citóe. L I, p. 198.
93 Voir supra. p. 80.