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Or on sait que les trois maisons, aprós avoir dtó momentandmcnt abandonndes par leurs habitants, se sont de ńouveau repcupldes.
Le Petit Sćminaire est devenu ce qu'il dtait aupara-vant, le couvent des Fiddles Compagnes a r.etrouvd ses religieuses, et 1'ancien Refuge est aujourd’hui une communaute de Trappistines.
A la place des « correctionnelles » et des « repenties >» ce sont maintenant des cisterciennes de la stricte obser-vance. Et Fon ne saurait tropse fćliciter de voir dtablies dans ce lieu de pardon des reiigieuses qui travaillent ń se sanctifier elles-mćmes et h expier par le silence, la prióre et la mortification, les fautes qui se commettcnt dans le monde.
Pendant que les professeurs, expulsds du sćminaire, se dispersaient dans d’nutres dtablissements, les chape-lains, qui dtaient au service de la basilique, devaient rester sur place, et chercher dans le yillage une resi-dencequi fftt assez vaste, non seulement pourles loger eux-mdmes, mais aussi pour recevoir les prótrcs et les grands personnages aux jours de fćte.
Le choix de ]’6v6que se porta sur l‘hótel du I.ion d’Or, qui est situć prds de la basilique, et qu'il dtait facile d’amdnager en vue de sa nouvelledestination.
Jusqu'alors les chapelains dćpendaient du supćrieur du Petit-Sóminaire, qui ćtait en móme temps le direc-teur du Pólerinage. A partir de ce raoęient, et en attendant le retour & 1'ancien ordre de choses, ils" for-mdrent un groupe autonome.
Pendant longtemps leur minist^re nc s’6tait gu£re exercć que dans la chapelle et dans le yillage.
Les circonstnnces ont amenć alors la crćation d’une ceuvre providentielle qui allait ćtendre en<*>re plus loin le champ de leur activitć.
II y a des idćes que tout le monde juge opportunes et qui mettent un temps indćfini h faire leur chemin.— M. Deshayes, aprtft avoir acquis 1'ancien couvent des carmes songea sćrieusement ś en faire un ćtablissement de missionnaires : ayant ćtć missionnaire lui-m6me, il se rendait.compte du bien qu’une pareille institution pourrait faire dans le dioc&se. Or il a fallu attendre un siacie pour voir la pleine realisation de cette idde (1).
En 1908, son projet, envisagć aussi par M*r Becel et plus tard par M*r Latieule, a ćtć rćalisć enfin par MsrGouraud : les chapelains, tout en restant attachćs au service de la basilique, sont devenus en móme tcmps musipnnaires diocesains. C*est une des meilleurcs institu-tions de notre temps.
Nul centro nc pouvait 6tre mieux choisi; et, puisque cette institution avait pour but de maintenir la fol dans notre pays, nul patronage ne lui conyenait mieux que celui de sainte Annę (2).
Pour faire facei ces nouvellesattributions, le nombre des chapelains a dii nćcessairement saccroltre. Ils sont tous chapelains au móme titre ; et tous ils portent aussi les mómes insignes. Mais tandis que la plupart, en dehors des grandes fótes, s’en vont par groupes ćvan-gćliser les paroisses, il y ena un ou deux qui doivent rester ici & poste fixe, et ce sont eux qui sont, ii pro-prement parler, les prćtres du village.
Ainsi la basilique nest pas seulement le rendez-vous
(1) Cf. le toinę III de cel ouvrage, p. 9
(2) Les trois supćrieurs des missionnaires, pendant la ptriode de transition, ont ćt£: M. Rio, aj>r£s la fermeture du Pctit-Sćmi-nairc dont 11 4tait le supćrieur; M. K. Penvcn, M. Fr. Gouarin.
Les nouveaux missionnaires ont adoptć la mćthode des .Ji-suites; ils y ont ajoutć pourtant deux particularitćs.
Ils portent aveceux une relique de sainte Anno, que la population rient recevoiren triomnhe, et«qui demeure exposće dans 1‘ćglise pa-roissiale ń la v£nćration des fidćles pendant la dur£o des exercices-Dautre part, pour ranimer la confiance populaire, ils ont cou-turae de raconter des miracles accomplis por la Sainte. Et ces faveurs ont ćtó distribuees avec une telle profusion, qu‘il n’est presque pas de paroisse oti le missionnaire n'ait & rappeler un miracle accorde h sa population.