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On sait que les fruits et legumes ne sont pas compris dans 1’indice des 213 articles en raison du caractere par trop saisonnier de leurs mouvements de prix (1). La hausse importante de ces produits au cours de 1’etś, par suitę de la secheresse (indice 150 en septembre), a ete annulee deux mois plus tard, 1’indice de novembre ćtant, avec 130,1, legerement infćrieur a celui de fćvrier (133,2).
F. — LES REVENUS
1) Les salaires
Le taux des salaires horaires n’a gućre varie que de 1 % en un semestre. Aussi la variation du salaire ne provient-elle que du nombre d’heures ouvrees. Celles-ci avaient plutót etć en legere augmentation de juin & octobre, notam-ment en raison de la reprise dans le textile.
II est trop tót pour estimer Timportance de certains ralentisseanents d’activites dans la masse globale des salaires. En dćcembre, la diminution de rensemble du pouvoir d’achat distribue sous fórme de salaire doit etre rela-tivement peu importante et sans action sur la conjoncture. Neanmoins, un certain nombre de salarićs ressentent vivement une diminution de leurs heures supplementaires.
La comparaison des salaires et des prix donnę toujours lieu k de multi-ples contestations. En realitć, divers calculs sont egalement valables; il suffit de preciser leur base.
Nous comparerons simplement les salaires horaires et les prix de dćtail en ramenant les uns et les autres a une base statistique suffisamment large pour elimincr les \rariations mensuelles. La base 1949 est la meillcure pour pouvoir utiliser 1’indięe des 213 articles.
Pour la France entiere, alors que le taux des salaires horaires est passe de 100 en 1949 a 164 en septembre 1952, 1’indice d’ensemble des prix dc dćtail est passć de 100 k 145.9. II en resulte que le pouvoir d’achat reel du salaire horaire individuel a augmentć de 12 %. Mais en donnant une ponde-ration differente aux elements alimentaires du budget type on pourrait dć-montrer que le pouvoir d’achat reel a baisse de 2,4 %.
Les menages qui ont une forte proportion de depenses alimentaires ont vu leur pouvoir d’achat legerement amćliore ; ceux qui consacrent une proportion plus grandę a des biens industriels ou des services ont, au contraire, ćte defavorisćs.
La comparaison de la masse salariale totale en 1951 avec celle d’avant guerre s'etablit comme suit, d’apres les donnees utilisees dans l’inventaire du ministere des finances :
1938 |
1951 | |||
Salaires nets ____ Transferts sociaux |
en francs 1951 3.552 756 |
estimatlon 3.550 1.200 |
forte |
estimat. faible 3256 1.200 |
Masse salariale .'. |
4.338 |
4.750 |
4.456 |
Ainsi, de 1938 a 1951, la masse salariale aurait augmente d’une proportion variant entre 4 % et 10 %, selon les estimations. Nous prendrons 1’indice moyen 107.
L’indice de l’activite ćtant 126 (la duree du travail est d’environ 15 % au-dessus de 1938 et les effectifs 10 %), est nettement superieur. Meme avec les imprecisions statistiques, il semble donc que le salaire total horaire soit inferieur a celui de 1938.
L’augmentation de la duree du travail a profite a rinvestissement et a des dćpenses improductives. Faute d'une production agricole suffisante ou d’importations de produits alimentaires, les gains supplementaires se sont portćs sur un marchć de denrees alimentaires trop etroit et ont fait monter 1’ensemble des prix.
(1) lis sont remplacćs dans la pond^ration par une importance plus grandę donnće aux autres produits alimentaires. Par contie, les budgets typcs comprennent des fruits et des legumes.