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de traiter d’utopie 1’idee qui a fait un si grand pas vers son accomplissement.

II y a dans 1’ordre morał comme dans 1'ordre physique des presbytes et des myopes. Les premiers sont ceux que les seconds appellent des utopistes, parce que comme Henri IV leur vue aperęoit dans les lointains horizons de l’avenir les resultats que la perfectibilite humaine doit atteindre.

Ce n’est pas k dire que dans 1’ordre morał et providentiel les myopes n’aient pas comme les presbytes leur utilite; sans les uns, sans doute, qui sont les satellites avancees du dć-veloppement de 1’esprit humain, le char qui conduit 1’hu-manite dans sa marche progressive resterait dans 1’ornifcre; mais aussi sans les autres qui le reliennent, la dangereuse prćcipitation qui 1’emporterait le ferait devier sans cesse et se briser contrę les ćcueils.

II faul k 1'humanitć les myopes qui ne voient que le pre-sent, k cóte des presbytes, qui ne voient que l'avenir ; car ce n’est que par 1’influcnce progressive des lois sur les mopurs et des mceurs sur les lois, par la maturite des idees et par le progres de la raison pub!ique que la loi de la perfeclibilitć peut s’accomplir.

C’est une verite qu’il ne faul pas craindre de rćpćter en tout pays et surtout dans le nótre, auquel on reproche sou-vent d’£tre celui ou l’on fait le plus de revolutions et le moins de reformes. Je crois du moins que le reproche d’£tre restś etranger a 1’esprit reformateur ne saurait malteindre , car depuis cinquante ans que je suis enrólć sous la paci-fique banni^re de la Science , je n’en ai jamais connu ni pratique un autre.

Vous avez etć frappes sans doute, Messieurs, de 1’impor-tance qui doit s’attacher au traite et au protocole de 1856, et vous devez ^tre fiers que ce soit dans la capitale de la France et dans un congrfcs prćsidó par un ministre franęais qu'ait ćte signe ce traitć, qui est l’une des plus belles pages des annales de la diplomatie curop^enne. Cependant on la croirait deja dćchirće a la maniere dont on traite trop sou-vent ce protocole de 1856, qu’on semble accuser de slerilite

- ił -dans le passe et ne plus considćrer en quelque sorte que comme une lettre mortc pour Favenir.

C’est contrę cette dćfaillannce que je viens m’ćlever ici. Le protocole de 1850 n’a pas tardć & faire preuve de vita-lile. Dix arbitrages 1’ont suivi et dans ce nombrc il suffirait d’en citer deux ou la recommandalion de recourir a la voie de la mediation avant cellc des armes a ecarlć le p^ril d’une conflagralion europeenne. Je veux parler du conflit entre la Prusse et la Suisse en 1857. A-l-on donc oublió quc les armees de ces deux Etats allaient en venir aux mains et que dćji des coups de fusil avaient ete ćchanges entre les avant-postes placós de chaque cóte du Rhin, lorsque la mediation de la France , ofTertc et acceptee en vertu du protocole de 1856, rćussit a eviler cc sanglant conflit !

A-t-on oublió encore qu’en 1807 une 6pouvantable guerre qui ne fut hćlas! que difteree, allait ćclater entre la France et la Prusse au sujet dc la forteresse du Lusembourg lorsque la Reine d’Angleterrc, en vertu de 1’arl. 7 du traite de 1850, offrit ses bons offices et que cette guerre imminente fut empóchee par la conference de Londres!

C’est ici qu’on accuse d’impuissance le traite de Paris qui ne fit qu’ajourner k trois ans les calamitós de cette horrible guerre. Au lieu de s’en prendre a son impuissance ne se-rait-il pas plus juste de s’en prendre a son inexecution?

II faul faire la part de toutes les responsabililes, et Ton n’a pas assez parle de celle qui reviendra devant Thistoire et la postórite k 1'attitude des puissances signataires du traite de 1856 qui semblerent avoir oublie la módiation que Far-licie 7 de ce traite leur donnait le droit d’offrir, et im-posait k la France et a la Prusse le devoir d'accepter; devoir qui n’aurait pu ótre meconnu par ces deux nalions en face d’une ofTre colleclive de trois grandes puissances telles que TAngleterre, 1'AuUriche et la Russie, s’appuyant sur 1’esprit generał de 1’opinion liberale en Europę.

Mais, il faul bien lc reconnaitre, ces puissances ne reęu-rent guere cette impulsion de 1’opinion liberale qui de\ait les mctlre en demeure d'executer Fart. 7 du traite de 1856. C’est ici qu'il y a a signaler la responsabilite de Fopinion



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