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C’est cnsuite Tinfluencc de 1’opinion pubłiąue, qui doit aspirer k son tour & obtenir dans les assemblćes legislalires, pour les progres sociaux qu’ellc poursuit, la majorite des votes.
C'est enfin Pinfluence des majorites parleraenlaires qui viennent peser de tout leur poids sur les delibćrations de la diplomatie.
Voil& comment, par Paction de la science sur Popinion pubłiąue, par celle de Popinion pubłiąue sur les parlements, et par celle enfin des majoritćs parlementaires sur 1’action diplomaliąue, doit sc produire et se rćaliser Ic dćveloppe-ment pacifiąuc et rćgulier du progrćs social. Ccst dans cette voie que je me suis dejft efforcć de secondcr de mon micux cette grandę rćforme en plaidant sa cause, soit devant Pln-stitut de France par mes mćmoires, soit devant les deus gou-vemements d’Angletcrre et des Etats-Unis par un vceu de civilisation chretienne qui leur est soumis, soit enfin en m’adressant k la presse de Londres par une lettre du 3 juillet, pour plaider devant le peuple anglais la cause de Parbitrage international, k la veille pour ainsi dirc du jour que Felo-ąucnce de M. Henry Richard devait rendre si mćmorable en obtenant la majoritó des votes k sa motion eu faveur de Parbitrage international.
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Je dois raaintenant plaider cette cause de Parbitrage international devant le peuple amćricain, et c’est dans cette lettre quc je vcux le faire, ainsi que vous m’y avez invitó vous* m6me par votre appel k des conseils dont vous vous ćtes eiagćrć la \aleur, mais qui auronl au moins le mćrite de la sincćritć.
Dans cette grandę rćforme h laąuellc nous aspirous, la science, comme je viens dc 1 exposer, a deux bannićrcs: sur Punę elle inscrit codification ct sur 1‘autre tf/icacite. « II « faut que le peuple amćricain marche h la fm sous cette « double bannićre pour arriver au but. » Voyons si telle est la direction du mouvemcnt dc cette rćformc aux Etats-Unis.
J’admire 1’ćlan gćnćreux de Pesprit dassociation aux fctats-Unis, lorsąue je le vois tous conficr la mission d aller en Europę convier un certain nombre d’hommes les plus autorisćs, k Feflfet de se rćunir sur le sol hospitalier de la grandę rćpubliąue amćrłcaine, pour travaiłler en commun a Pceuvre de la codiftcation du droit des gens et de Parbitrage international. Je 1‘admirc davantage encore lorsqu’i votre retour d’une mission que vous avez si dignement remplie, mais sans avoir pu surmonter 1’obstacle que la traversee de PAtlantique prćsenterait du cóte de 1’Europe a la rćunion projetec, je le vois persistcr dans son grand dessein, et comme dćdommngement au regret qu’il ćprouvcde ne pomoirrece-voir sur le sol amćricain ses illustres invitćs, leur renou-veler son invitation sur le sol europćen, danslacapitaled’un Etat neutre, avec Pintention de faire tous les frais de cełte confćrence internationale.
De la cette rćsolution prise i la suitę d’une rćunion chez le cćlćbre jurisconsulte Dudley-Field, de former un comite de cinq personnes oii aux noms de M. Dudley Field et au vótre sont joints ceux si autorisćs du president Woolscy. des $avant$ Emory Washburn, et de M. Beach La\vrencequi joint k la science du jurisconsulte celle du diplomate, a 1’effet de prćparer la convocation d une commission de juris-consultes choisis parmi les plus ćminents des differentes nations dans le but d’arrćter les bases d’un Codę international et d’une juridiction commune des nations. De li encore la rćsolution d’ouvrir une souscription sur tous les points de PAmćriąue, pour subvenir aux frais de toutes sortes que doit entralner Pexecution de ce projet.
Je ne sais rien qui puissc honorer davantage le peuple des Etats-Unis, qu’on dit souvent absorbe par la prćoccupation exclusive des intćróts inatćriels, que le spectacle de ce grand mouveinent national pour le progrćs morał de 1’bumanitć. Mais ce mouvement est incomplet : k cótć dc la bannićre de la codification, je ne vois pas flotter celle dc Yc/ficacitć.
Je ne vois pas Popinion publique pćtitionner au Congrćs amćricain cn favcur de la codification du droit des gens et de Parbitrage international. La tribune du Congrćs de Washington reste silencieusc, tandis qu’a celle du Parlemer.t anglais cette grandę rćforme renconlre les lumićres dc la dis-cussion et la majorite des voles.
Je ne voudrais rien dirc ni rien faire qui puisse ralentir anx Etats-Unis le gćnćreux ćlan pour la codification, mais il