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faut qu’en mćmc teraps Ic pcuple amćricain cn prepare 1’effi-cacitć. II faul que l’initiative de Topinion publique provoquc par le pćtitionnement l’inilialive parlcmentaire et que celle-ci & son tour, par ses discussions et par ses votes, stimulc l’initiative gomernementale et dip!omatique. C est ainsi quc se conęołt et s’exp!iquc le programmc que j’ai dćveloppć devant 1'Institut sur le double concours dc la science et de la diplomatie. G est de la premićre que doivent venir la lumićre et 1’imp‘jlsion, et de la seconde la sanction.
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En examinant la situation respcctivc des Etats-Unis et dc 1’Angleterre par rapport k la direction du mouvement cn faveur dc 1’arbitrage international dans ces deux pars, on voit que les Etats-Unis se sont le plus rćsolilment engagćs sous la bannićre de la codification, mais ils se sont laissć, devancer par 1’Angletcrre sous celle de 1 efficacite. On n y trouve pas encore le pćtitionnement qui a prćcćdć, pre-parć et appuyć la motion de M. Richard au sein du Parle-ment anglais, et l’initiative parlementaire est restće inactive et silencieuse i l’ćgard de 1’arbitrage international.
Toutefois, pour rompre cc silcnce, le Parlement des Etats-Unis n’a bcsoin que d’obćir ii ses prćcedents, et ailleurs' j’en ai rappelć un bien mćmorable, k Tćternel honneur du Sćnat amćricain, en citant le vote de 1853 sur la clause ^ insćrcr dans les traitćs k conclure avec les autres nations, clause en vertu dc laquelle toute contestation qui pourrait surgir entre les parties contractantes serait remise k la de-cision d*arbitres impartiaux ii dćsigner mutuellement.
II y a donc deux lacunes k rcmplir dans la direction (fu momement aux Etats-Unis en faveur de 1’aibitrage international: l*une est celle du pćtitionnement et 1’autre celle d’unc motion parlementaire; mais je ne vien$ pas consciller anx Etats-Unis sousce double rapport la stricte imitation du prć-cedent anglais. car je crois qu’il y a une amćlioration impor-tante k y introduire.
» Un roeti de citilis&lion chr/litnne adreste a l'Anglelevre et oux tlalt-Unit.
Ce qu’il faut demander, en effet. par voie de pćtition et de motion parlementaire, ce n‘est pas ce qu’il est prćsente-ment impossible d’espćrer, mais ce qu’il est possible d’ob-tenir. Orce qui mesemble possible et pratique, c!est, comme je l*ai dit le 31 mars derant 1’Institul des provinces de France, reuni k Pau pour sa trente-nemićme session, comme je Tai repćte en mai devant Unstitut de France, comme je l’ai redit encore en juindans mon va?u dc civilisation chrćtienne adressć k 1’Angleterre et aux Etats-Unis, c’est en un mot de prćsenter la question dans les termes suivants :
« Qui pourrait empćcher les deus grands peuples d’Angle-n terre et des Etats-Unis et leurs gouvernements, du moment « oii ils semblent Youloir dćsormais recourir 5 1’arbitrage n pour le rćglement de leurs conflits internationaus, d’en « consacrer le principe parun traitć entre eux et d’ćtabliri « la fois le spćcirnen et 1’autoritć du prćcćdent dans un pro-« tocole ou ils inviteraient les nations civilisćes i s’associer « i leur exemple, et qui resterait ouvert aux signatures des « Etats disposćs k y adherer?»
L**s rćformes humaines ne peuvent se dćvelopper que pro-gressivement, eiil faut bien que celle de 1’arbilrage international se conforme k cette loi de 1’humanitć. C’est aux Etats-Unis et a 1'Angleterre k prendre une glorieusc initiatire k laquclle la Providence semble lesaroir appelćs, et de 1S cette grandę rćforme se rćpandra successivemcnt dans tout le monde civilisć. Des Etats-Unis elle s’ćtendra i cette Amć-rique du Sud, dont on n’a pas oublić le Congrćs de Panama, et qui se prepare k cette rćforme par le remarquable mouve-ment intellectuel que constate la librairie franęaise, en voyant la part importante que cette contrće prend k la dernande des ourrages les plus instructifs et les plus sćrieux.
De 1’Angleterre, le prćcćdent ne tardera pas ii passer le dć-troit par suitę de 1'irrćsistible attraction qui ne pcrmet plus d’arrćter l’expansion d’une idće civilisatrice, car le progri-s social ne reconnait plus d’obstacle insurmonlable quand une fois il a rencontrć dans 1'autoritś d’un precedent le point d’appui qui lui donnę la puissance du levier d\\rchi-mćde.
Voili, cher et honore Monsieur, comment je comprends la direction du mompmenl aux Etats-Unis en faveur de la