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c moderne, ii sorlira victorieux dc cette ćpreure, cl d£s lors il € $'imposera par sa propre autorite aux gourernements et aux c nations. »

Nous n’avons pas i rappeler 1’autoritć des vingl-deux arbitrages heureux que noas avons eiles de 1783 a 1872; mais nous devons dire que la proportion de un arbitrage sur quatre annćes pour toute cette periode de quatre-vingl-neuf ans, s’est £levće i trois pour les douxe dernteres annćes, cc qui permet de calcuier le mouvement progressif du recours 6 1’arbitrage.

V

LE VOTE DE L’ARBITRAGE INTERNATIONAL PAR LA CHAMBRE DES COMMUNES ET L*ABOLITION DU DCEL PAR LE PRO-GRŻS DES MCEURS EN ANGLETERRE.

Le haut degre de notre confiance dans le mouvement progressif que l’avenir reserve a 1’arbitrage International s’appuie donc sur l’observation des lois qui president au dćrcloppeinent humain et sur celle des faits qui s’y rattachent, ainsi que sur 1’autoritć consi-derable’d’honmies dc science et d’hommes d’Etat.

Nous pourrions invoquer une autoritć de plus, celle du rócent vote de la Chambre des communes a la stance du 8 juillet, jour que M. Henri Richard a rendu mćmorable par le talent avec lequel il a dćveloppe sa motion en faveur de 1’arbitrage international et le succćs qu’il a obtenu. Mais nous sommes heureux de saisir ici l occasion de prouver a notre sarant confróre combien il s’est me-pris en croyant que nous nous laissions aller a un enthousiasme exagćrć pour 1'arbitrage international. II sufGt pour cela de rappeler aprćs le vote de la Chambre des communes le point de Tue auquel nons nous ćtions placć auparavant, et dans lequel nous avons 1'intention de nous maintenir. Aussi convaincu que M. Gladstone lui-m£me de 1’impossibilitć de songer dans 1’ćtat prćsent de I*Europę a 1’ćtablissement permanent d'une cour supremę pour le reglement des conflits internationaux, nous arons cru d£s le priocipe qu'il fallail penscr avant tout k fonder Pautorite d’un precedent et que PAngleterre et les Etats-Unis ćtaient les deux pays qui pouvaient en inspirer et peut-gtre en rćaliser Pes-pćrance. C’est le 31 mars derant le congris de PInslilut des Provinces de France, rćuni A Pau, que nous avions conseille et tracć cette voie cornme la seule qui nous partit indiquće par 1’esprit pratique, et que nous avons incariablcment suivie depuis. C’est celle que nous poursuivrons encore apr£s le vote de la Chambre des communes, parce que c’est de ce cdtś que nous semble la teritable ulilitó a en retircr.

II s’est produit en Angletcrre en fareur de 1’arbitrage international un fait trop pcu remanjue, et qui nous semble pourtant plus remarquable encore que le rćcent vote de la Chambre des communes. II y a dans la marche de 1'esprit humain un ordre lo-gique o»i tout se tient et s’enchatne, et on ne saurait attendre 1’adoption de Parbitrage, pour le reglement dc scs conllits inter-nationaux, chez un peuplc qui, pour celui des querelles prirćes, pratiąue encore le barbare usage du duel. Cet usage a disparu en Angleterre par le progres des moeurs et de la raison publique. l/abolilion du duel, cette rictoire de la cirilisation sur la barbarie, peut fttre considćrće en Angleterre cornme un fait accompli, et c’est un grand et bel exemp!c qu’elle offre k Pimitation des peuples polices.

Aucun peut-fttre n’a malheureusement plus besoin d’en profiter que le nótrc. On parle beaucoup plus de la regćnśration de notre pays qu’on n’y songe sćrieusement, et c’est de ce cótó que s’offrc Pun des besoins urgents de meltre le doigt sur la plaie. Le duel, qui n'est pas seulement un outrage a la morale, mais k la loi et a la justice du pays, nous envahit de toutes parts. La loi qui le re-pritne est audacicusement violće au sein mćme de la Ićgislature, cornme si ce n’6tait pas au Ićgislateur k donncr le premier exemple du respect a la loi. La magistrature chargće des poursuites a exercer contrę le duel semble rester inactive et dćsarmće. On dirait que la justice du pays abdique devant celle du duel, et elle