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Dc cetlc faęon il n’y aurail plus k craindrc pour la composilion du Congrós le double inconvenient du trop grand nombre et de rinvasion des mediocritćs; etąuant 4Uostitut, sa composilion pre-senterait les garanties dćsirables auxquelles on pourrait encore ajouler celle de conditions dćligibilitć imposśes aux societćs nationales, ei sa rćunion pour une session annuelle ne prćsente-rait plus les diflicultćs d'un travail en commun en stance mensuelle.
A 1’ćgard de la question des attiibutions, celles du Congrćs an-nuel seraient de deux sorles; il y aurait d’abord k indiquer le nombre trćs-restreint des qucstions qui seraienl mises a 1’ordre du jour des dćliblrations de la session suirante et recommandćes a l'ćtude des Socićtćs nationales, afin que les delśgues pussent ap-porter au Congrżs Tesprit et les rćsullats de leurs deliberations.
Le Congres aurait dc plus a deliberer sur les rapports des dćle-guśs des differentes Societós nationales relalifs aux qucsłions mises a 1’ordre du jour de sa prćsenle session.
Aprós avoir ćte soumises k ces deux degres d’elaboration par les Socićtćs nationales et le Congres international, ces questions au-raient uue troisidne ćpreuve a subir, celle de l*examen de 1’lnstilut international, et ce serait la pour cet Institut sa plus importante atiribution et le principal objet de sa session annuelle.
Ainsi donc, dans l’ceuvre progressire de la codification du droit desgens et de la consćcration pratique de 1’arbitrage international, 1'aclion colleclive de la science preparerait, par 1'imposante garan-tie de ces trois degres d’exam*?n, la maturitć des Solutions sur les-quełles elle appellerait le concours et la sanction de la diplomatie.
Pour assurer alors a la science la Ićgilimc influence qu'elle doit t-tre appelee a ciercer sur les decisions de la diplomatie, il fau-drait ćlever les principes dont elle demande la consćcration a la puissance d’un sentiment national.
Ce serait k l’initiative de 1'opinion pub!ique a provoquer par le petitionnement l'iuitiative parlementaire, et k celle-ci k son tour, par ses discussions et par ses votes, a stimuler l'initiative gouver-nementale et diplomatique. C’est ainsi que se conęoit et s'explique le programme que nou> avons developpe devanl l lnstitut sur le double concours de la science et de la diplomatie. C’est de la premierę que doircot venir la Iumi4reet 1'impulsion, et de la scconde la sanction.
U ne faul donc pas s’ćmouvoir des deux rćunions qui ront avoir prochainen>ent lieu a Gand et 4 Bruxelles. Chacune de ces róunions a sa raison d’Atre ; il faul respecter leur indćpendance muluelle et reconnaltrc leur utilitć respectire dans 1'intćr£t bien entendu de 1’arbitrage international. Ces deux reunions semblcnt appclćes 4 rendrc d‘abord un grand service a la causc de la codiGcation gra-duelle du droit des gens et de 1’arbitrage international en stimulant dans tous les pays 1’organisation de Socićlćs nationales pour ce double objet; car cctte organisation est la condition ritale de l’existence du Congres comme de celle de 1’lostitut permanent.
S’il entrait dans cet ordre didćcs, le Congrćs de Bruxelles aurait de plus i determiner eta rćdiger le petit nombre de questions qui devraient £tre portóes a 1’ordre du jour de sa session de 1874, et 4 ce litre recoramandćes a 1’ótude des Socićtes nationales.
Quant 4 la reunion de Gand, elle aurait 4 dćliberer sur les ques-tions delicates qui se rattachent a la fondation de cet Institut spć-cial de droit international, en ćritant 1’ćcueil des prćtenlions exagćr£es, et notamment cclui de rattacher l’exercice d'une su-prematie 4 cet Institut, qui ne doit fitre appele qu’4 donner a l'examen scientiGque une garantie de plus dc maturitć.
Les deux rćunions de Gand et de Bruielles, resultat d’un appel fait aux juristes et publicistes parmi les plus rcnommćs en Europę et aux Ćtats-Unis, peuvcut encore rendre un immense scrrice, celui de preparer Tautoritó du prćcedent de la consćcration diplo-matiąue de 1’arbitrage international que le monde civilisć attend d une glorieuse initiative de PAngleterre et des fitats-Unis.
Rien peut-£tre ne saurait contribuer davantage 4 amener ce resultat d’une si haute ralcur, que les relations scientiGques qui s’ćtabliraicnt cntre 1’Angleterre et les Ćtats-Unis, du momcut ou chacun de ces deux pays aurait une socićlć nationale de juristes et publicistes qui travailleraient 4 la consćcration pratiąue entre ces dcux grands peuples du principe de 1’arbitrage international.