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PAUL BARGUET
«enfant», msw dwU «cnfante par la Douat», hpr «venu a rexistence»27. Les divinites qui president a sa naissance sont prćsentees dans la 1 lc div., au reg. inf.; elles sont appelees «nourriciers» ct «nourrices»28, et figurent parmi les divinites coiffees de la couronne blanche ou de la couronne rouge; le fait que leur groupe (ou figurent aussi les «pleurants» d’Osiris) est precede de quatrc dicux nommes «les Anciens»29 peut indiquer qu'il s’agit la des ancicns rois ct rcines qui transmettent ainsi leur dignite royale.
La sortiehors des tćnebrescst cnfin exprimee par le tableau finał, qui constitue la 12cdivi-sion, et ou le dieu Noun fait jaillir hors des eaux la barque du soleil; il semble montrer que la descente effectuee par le soleil dans le monde souterrain a ete, cn fait, une vćritable plongee dans les eaux du Noun, ce qui peut etonner, etant donnę que le voyage a eu lieu tout entier dans une zonę desertique (bien delimitee par une bordure de sable); mais ces deux dćcors juxtaposes expriment, au fond, la menie idee: lc domaine des tenćbrcs30. Toutefois, il nous parait que ce tableau finał doit avoir aussi sa signification propre, eclairant et completant fensemble du Livre31.
Nous croyons, cn cffct, que le Livre des Portes prescnle le renouvellement de Re dans le monde souterrain, mais traiteeomme un rite de passage ou de succession, passage qui se fait a la fois d'Aloum a Chcpri et d'Osiris a Horus, fensemble aboutissant a un nouvel Horus-Re. Aux ćlćments que nous avons releves precedemment, et qui expriment cette trans-mission du pouvoir royal, s'ajoutent deux representations emblematiques, que nous avons brievement mcntionnćes au debut de cet article. La premiere figurę dans la llc sbht32: deux sceptres-w^jr se font face, Lun, somme d'une tete humaine, est nomme «Osiris», fautre, a tete de faucon, est nomme «Horus»; les deux dieux sont coiffćs de la couronne blanche. La seconde figurę dans la 12c et derniere sbht33 : deux poteaux se font face, sommes fun d’une tete humaine nommee Atoum, fautre d'une tćte humaine nommee Chepri. On ne peut resumer avcc plus de nettete et de concision le bul meme du livrc, le rajeunissement des deux dicux : Atoum et Osiris.
lorsijuc lc prćtre ouvre les portes du labcrnacle ( de l'horizon) pour eclairer la statuę, rendant ainsi au dieu son amc; cf. Morel, Rituel ilu cuhe divin journalier, p. 108 sq.. Les textes tardifs preciscront: «Revelation de la lace. adoration de la face. Dirc: 'Lcye-toi sur la terre. commc (quand) tu sors du Noun*»; cf. Alliot, Le cuhe d'Horus a Edfou.... I. p. 78 sq.
27 Id., ibid., III. 69.
28 Id., ibid, III. 148 el 150
29 Id., ibid., III. 158.
30 Dc meme, dans le cours du livre, les deux notions de Douat supericure et de Douat infćrieure coexistent: ainsi. a la 9C div. (fin du reg. inf.) est annoncćc la «sortic d'entrc les cuisses» de Nout, mere du soleil.
łl ('e tableau finał. qui est grave a la tete du sarcophagc dc Seti I (Bonomi-Sharpe, The alabaster Sarcophagus of Oimenepthah. I.. pi. I et 15). sera grave aussi a la tete des sarcophages d epoque tardive. Son dessin generał evoque. du restc. trćs nettement le chcvet sur lequel reposait la tete du niort.
32 PiankolT. o.c., III, 99 et 106.
33 Id., ibid.. III. 163 et 170.