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balkaniąues. I/autonomie politiąue dont jouissait la principautś yalaque, par comparaison a la situation de totale dśpendance des Grecs, des Serbes, des Bulgares et des Albanais envers les Turcs, a permis a la Valachie d’etre considśrśe par les peuples des Balkans, beaueoup plus que la Molda-vie, comme le centre de ralliement de leur lutte de libśration, et a Buca-rest la capitale de la principautś yalaque, de devenir l’un des sieges les plus marquants d’organisation de cette action.
La dśfaite des Turcs sous les murs de Yienne le 12 septembre 1683 et les coups successifs qu’ils reęurent ensuite de la part des puissances chrótiennes, ont donnś un grand essor a la lutte de libśration des peuples soumis aux Ottomans, lutte a laquelle la Yalachie a beaueoup contribuć. Se dścidant a rompre avec les Turcs, le prince §erban Cantacuzene, gen-dre de 1’influent marchand de IŚTicopolis Ghen^ea Bustea1, croyait que la mission des giandes puissances consistait a ćcraser 1’Empire Ottoman et a libśrer les peuples chrśtiens en grandę souffrance 2 3. Dans ce but, & Bucarest, devenu un lieu d’entreyues secretes des reprósentants des peuples balkaniques et des hierarques de 1’Eglise Orthodoxe avec le prince de la Valachie, commencerent des próparations fśbriles, en premier lieu pour le soulevement des Serbes. C’est ici que dśployait son actiyitó Geor-ges Brankoyić, le frere du metropolitę de Transylyanie, Saya — erudit et personnage de marque — qui s’appretait a souleyer les Serbes de Woi-wodina et a seconder les troupes impśriales *.
Mais Falbance entre 1’Autriche et la Pologne, qui, depuis 1684, ayaient formć avec Venise et le Saint Siege la « Sainte Ligue », changea rapidement son caractfcre initial de «croisade » antiottomane, dśgśnś-rant en une compśtition egoiste pour Fannexion de nouveaux territoi-res. Les Habsbourgs reyaient dćja une soi-disante rćintśgration du roy-aume hongrois renfermant toutes les proyinces ayant śtś jadis sous la dśpendance de la couronne de St. Etienne, y compris la Yalachie et la
Radu Popcscu vornicuI, Istorule domnilor Jdrn Romdnejti (Histoires des princes de Valachie), ed. Const. Grecescu, Editura Academiei, Bucarest, 1963, p. 153.
1 Pour les idćes politiques du punce $erban Cantacuzene, voir surtout, Banul Mihai Cantacuzmo, Genealogia Cantacuzimlor (La genealogie des Cantacuzenes), £d. N. Iorga, Bucarest, 1902, pp. 250 — 253.
Dćtails concemant l'activitć de Georges Branković, surtout chez Iovan Radonić, Grof Gjorgje Brancouić i njegouo uremea (Le comte Georges Branković et son ćpoąue), Belgrade, 1911, pp. 220 — 236 et Situafiunea internafionald a principatului f&rn Romdneęti tn oremea lui §erban Cantacuzmo (1678—1688) [La situation internationale de la prmcipautć de Valachie a l^poąue de $erban Cantacuzene (1678 —1688)], dans «Analele Academiei Romanę », II® sćrie, tome XXXVI (1913 — 1914), pp. 950 — 954; C. B. Obedeanu, Les relations historiques et politiques des Roumams avec les Serbes, Bucarest, 1929, pp. 23 — 24, etc. Pour rceuvre culturelle de Bran-ković, voir surtout Silviu Dragomir, Fragmente din cronica slrbeascd a lui Gheorghe Brancouici (Fragments de la clironiąue serbe de Georges Branković), Bucarest, 1924, 70 p.; N. Iorga, Operele lui Gheorghe Brancouici (Les ceuvres de Georges Branković), dans « Revista istoricil *, III (1927), n01 4 —6, pp. 26 — 118; Comeliu Dima DrAgan, Cultural relations between the Serbian chronicler George Brankouich and the Stolnic Constantin Cantacuzmo, dans la « Revue des ćtudes snd-ęst europćennes », II (1964), n01 3 — 4, pp. 553 — 560, etc.