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de trois princes ou »kniaź«: celle de Michel Olelkowicz (il signe: »Michael, prince illustrissime et de noble origine, parent et con-sanguin de sa Majeste le Roi de Pologne Casimir, maitre de la Lithuanie et de la Ruthenie«), les signatures de Fedor Bielski et de Demetrius Wiaziemski, ainsi que celles de dix grands seigneurs. On voit d’abord le nom de »Jean Chodkiewicz, se-nateur illustre et de noble origine«, tandis qu’un Sołtan, fils d’Alexandre, figurę ici non seulement comme »tres noble seigneur et illustre chevalier defenseur du Saint-Sepulchre«, car il a soin d’ajouter qu’il est »porteur du aureum vellus espagnol«. Toutes les preuves censees ecarter les doutes sur Fauthenticite du docu-inent, qui ne cessent de se presenter a Fesprit, perdent leur force probante, lorsqu,on leur applique les trois criteriums indispensa-bles dans les recherches sur des documents historiques, a savoir, lorsqu’on etudie la tradition du texte, sa teneur, sa datę ainsi que les signatures des temoins. Apres avoir minutieusement analyse le document dont on cherche toujours encore 1’original dans les Archives Yaticanes, lauteur aboutit aux conclusions suivantes: le document n’est connu qu’au debut du XYII-e siecle, soit au moment ou les polemiques que suscita l’Union de Brześć etaient les plus violentes; il a ete decouvert par Hipacy Pociej, metropolitę de Kiev qui le trouva dans un vieux livre (»sbornik«) chez le pope de 1’eglise orthodoxe de Krew dans les enyirons de Wilno. Apres l’avoir insćre dans les registres de la municipalite de Wilno, Pociej le fit immediatement imprimer en ruthene et en polonais, puis il tacha de garantir Fauthenticite de cette piece on publiant une brochure. II considórait le document comme une revelation, car il etait pour lui un moyen efficace de refuter le reproche le plus douloureux de ses adversaires qui pretendaient que 1’Eglise metropolitalne de Kiev s’opposait au retablissement de »Funion sacree et a reconnaitre la suprómatie du summus ])on-tifex«. II faut avouer qu’on fit preuve d’une certaine adresse en rattachant ce »grand temoignago« a la mission pontificale dont l’eveque Bonumbra avait ete charge a Moscou et qu’on a tache de lui donner le caractere d’un ecrit posterieur a FUnion de Florence en y ajoutant certains details. On ne sut cependant pas eviter un anachronisme insignifiant en apparence; en effet, la question de 1’union des Eglises telle qu’elle se presentait en Lithuanie a la fin du XV-e siecle et au commencement du XVI-e siecle,
JBulletin I—II. 1934. 1-3
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