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La production de biere et d’eau-de-vie constituait souvent une partie de reconomie du seigneur. II faut ranger dans cette categorie d’industrie toutes les malteries, les bouilleries et les brasseries ou les matieres premi&res fournies par la grandę pro-priśte śtaient converties en malt, en alcool, respectiyement en biere, n’importe si ces matieres premieres proyenaient de l’exploita-tion des reseryes, si elles ótaient livrees sous formę de prestations ou si le seigneur les achetait. Le grand proprietaire payait les frais do la production; quant aux produits fabriąuós, ils etaient consom-mees par la population locale ou yendus pour le compte du seigneur dans les cabarets qui lui appartenaient. Des salaries et des ouyriers astreints a la corvee travaillaient dans les etablissements industriels mentionnes.
Les revenus tires des etablissements industriels louós a bail, de meme que ceux que rapportaient les cabarets loues ou affer-mes, font eyidemment partie des benefices realises par Fintermó-diaire de Peconomie de tiers. Nous rangeons dans la meme categorie les revenus des malteries et brasseries seigneuriales ou la population locale fabriquait a son compte du malt ou de la biere et s’acquittait d’une redevance que perceyait le seigneur. II ar-rivait parfois que le seigneur produisait a son compte du malt et de la biere dans ces etablissements. Dans ces cas-la, il faut rópartir le revenu entre les deux principales categories de benó-fices seigneuriaux que nous avons distinguóes au debut.
En fait d’industrie textile, le tissage de la toile etait le plus repandu dans les grandes proprietes. Dos paysans astreints a la corvóe, etaient fixes dans des chaumieres entourees d?un lopin de terre, oii ils tissaient et blanchissaient la toile. Cette formę d’or-ganisation du travai! est tres caracteristique pour la branche d’in-dustrie en question. On la rencontre freąuemment surtout dans le filage et le tissage, plus rarement dans les prerniers stades de la confection des fils et dans le blanchiment de la toile. Les blanckisseries seigneuriales qui tiraient des revenus du blanchiment de toiles appartenant a des tiers, ayaient parfois une orga-nisation analogue a celle des moulins ou de tierces personnes fai-saient moudre leur grain. Parfois cette organisation correspondait cependant a celle des malteries et des brasseries ou des tiers conyertissaient en malt et en biere la matiere premiere qu?ils