et s’avanęaient, s’avanęaient. Curtine et Ger-bauld. Curtine arborait un maillot de bain bleu clair echancre en V sur les cuisses, Gerbauld avait gardę son complet de velours noir et portait, en bandouliere, un appareil de photo a la taille impressionnante.
Ils s’arreterent de 1’autre cóte de la piscine. Gerbauld s’assit sur Tuniąue fauteuil de toile et Curtine s’accroupit, pres de lui. Son allure etait assez athletiąue, comme celle des gens de tres petite taille qui cultivent avec un interet exagere leurs muscles. D’un elan brutal, il se releva et vint tater du pied gauche l’eau de la piscine. II resta ainsi quelques secondes en equilibre, la jambe droite legerement flechie, la jambe gauche raide comme celle d’un danseur qui fait des pointes, le buste tres droit, les bras derriere le dos. Sans se lever, Gerbauld avait dirige vers Curtine 1’objectif de son appareil de photo et appuyait sur le declic. Curtine souriait.
Nous les regardions, mes amis et moi, et je notai chez Seroka, Micheline Carołe et Badrawi, un certain interet. L’envie me prit d’apostropher Gerbauld par son veritable nom, mais le lieu ne s’y pretait pas et je craignais d’effrayer les autres. Curtine se dirigeait d’une demarche souple et lente vers le plongeoir. II le fit plier plusieurs fois en sautant tres haut, comme s’il voulait en eprouver 1’elasticite. Gerbauld avait quitte le siege en toile et, debout, continuait de photogra-phier Curtine.
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