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1’Elorn, qui s’appeile aujourd*hui en frnnęais La Mar* lyrc, et en breton : Merzer-Salatin.
« La meute acharnćc qui le poursuivait le dćcouvrit Ii, la veille de la saint Jean (874) (I) et le bloqua aussitót dans ce dernier refuge. Solon la legcnde, les ennemis auraient essaye deux fois d*y penótrer dc vive force, d’abord dans la nuit du 23 au 24 Juin. puis le jour dc Saint-Jean, sans pouvoir forcer l’en-tree ; probablement ils se bornćrcnt i des dćmons-trations plus ou moins menaęantes. sans oser braver )’excommunication portee contrę les yiolateurs de l’asilc rclig»eux. Si Salomon s’etait tenu bien cios dans ce sanctuaire, il aurait probablement, du moins pour cette fois, sauvć sa vie. Mais le vieux roi ćtait las de cette lutte, dans laquel1e il voyait se dresser contrę lui ses nieilleurs amis combles de bicnfaits par lui pendant tout son regne, co ni me Pascweten et Wigon ; il ćtait las aussi dc sa maladic, las de ses reraords, las de sa vie. accable de repentir, altanie de penitence et d’expiation. Aussi se livra-t-il vraiment de son plein gre i la mort.
« Les conjurćs lui dćputćrent un evequc pour lui proposer la paix, i condition qu'il sortirait dc son eglise pour venir en discuter les clauses avcc eux. L’evćquc jura qu’aucun de ceux qui 1’accompagnaient, c’est-a-dire aucun Breton, ne ferait au roi le nioindr; mai. Le prince accepta cette proposition, convaincu qu*il marchait au supplice, — au ternie de ses maux — et le sachant si bien qu’avant de quitter son asilc il se lit administrer la coiumunion par l’ćveque. Celui-ci 1’amena ensuite devant les Bretons, qui, en cITet. ne lui firent aucun mai, mais le livrćrent aux bour-reaux franks qui lui creverent les yeux. Le lende-main, on le trouva mort. Des mains charitablcs, apres
Ml) hUtorien* ne rtccortlfot p«» aur la datę de la morf de Salomon III. I>'upres la chrojilquc de Nonie*, r*dlgtc ver* Ton 1055, c*fst en 8U que ce roi de Brrtagnc fu! a»»as*lnl, apu4 oppirłum yuŁ dicltar itrtita.
sa mort, eurent la pilić de transporter son corps eit son monastćre de Plćlan ou Maxent, et de 1’inhumer li tout pres de sa chere Wenbrit > (1).
D’Argentre, copie par Albert le Grand, confondant Salomon I avec Salomon III. donnę unc autre Ićgende du roi mis i mort a La Martyre. Cette version, arual-game de deux vies, entre lesquellcs se sont ćcoulćs plus de (fuatrc sićcles, contient, outre des erreurs de noins, des nnachronismes inconceval>les.
Parmi les prophełies de Merlin ou les malheurs qui, d’aprćs 1’enchanteur, menaęaient la Bretagne, on en lrouve unc concernant La Martyre. La voici : « Aprćs succedera Salomon qui par felonie sera occis, et illec sera un mont de tertre qu’on nommera Mer-zer-Salaun. »
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VIEUX MANOIRS ET FAMILLES NOBLES
Lilyyon
Le ch&teau de Lilyvon (l’isle-Yvon) (2), lief seigneu-rial, dćmembrement dc la principautć dc Lćon. ćtait habitć a la Hn du xv* sićclc par un scigneur de Ker-hoćnt, ćpoux de Bćatrix de la Palue qui lui avait apportć en dot ce domaine. Celle-ci descendait d.* Morvan comte de Lćon et roi des Brclons ; ellc por* tait ełle-inćmc dans ses armcs : d'or nu lion monie de sablc.
Au xvir siecle, Lilvvon passe successivement, par alliances, aux de Cornouailles, aux de Gouzillon et aux Parscau du Plessis, familie qui, dopuis, en est restće proprićtaire.
Lc chatcau de Lilvvon dcvait etre habitć jusqu’& la Rćvolution. Maric-Jacquette de Parscau, dans le
(1) Feimitp dc SmIodioii III.
<2) • La rfsldcncc dc» vleux rols rl ccllc des noclcns comte* dc !.» BrctuKiic-armorląuc Malt ąuoliflće, dans les ancien* iictcs du Icmps, de aula en lalln. Ile, lex, en breton, c’est-A-dlre cour du prlnce. • Dc la Bordcrlc. lltttolre de la bretagne.