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constancićs sur lcurs derniers jours. 11 a sufTi Je laisser parler les procćs-verhaux d’arrestalion ct d*ln-carcćration, les interrogatoires, les actes d’accusation, les tcxtes dc jugenient, les rapports d’exćcution, enfin les tćinoignages des contemporains. De cettc niasse de documcnls impressionnanls resulte la preuve decisive que les serviteurs de Dicu, 14 prćtres et 6 laiques, des femraes toutes les six, ont ćtć mis a inort en haine de la foi cutholique. lis s'nppellcnt : Franęois Le Coz, Jean Le^Drevcz, Jean-Marie Branellec, Jean-Sebastien Rolland, Augustin-Marie Clec’h, Yves Mćvel, Claude Chapalain, Tanguy Jacob, Annę Le Prince et Anas-tasie Le Blanc, sa filie, Julie et Perrine Le Coant-/ Desmarets, Marie Chapalain, guillotines a Brest ; Jean Hal»asque et Guillaumc Pćton, & Lesncven ; Jcan-Etienne Riou, Gabriel Raguenez, Franęois Le Gall, Franęois Girigou, Annę Lc Saint, a Quimper.
Pour incner prestement et surcincnt les recherches, on a consulte les Archives Nationales (cartons des Tribunaux rćvolutionnaires), les Archivcs departc-mentales du Finisttre (Sćric L), les Archives munici-pales dc Brest, les Archivcs de l’Ev£chć dc Quiinper. Au surplus, des pretres de paroisses ont trouve des papiers dans lcurs archives ou reęu en coinmunication des pidces mćdites appartenant aux familles des martyrs.
II a ćtó donnę a 1'auteur de ces lignes de lirę aux Archives Nationales plusieurs originaux de pieces rc-produites ici. Pour ma part, je n’ai pu me defendre d'une intense ćmotion en portant les yeux sur ces parchemins encore bien conservós ou sont ćcrits les interrogatoires avec, au bas, la signature de ceux qui, dans quelques heures, allaicnt mourir, ct 6 1’cn-tćte du papier 1’inscription : — Liberte ou la Mort —. Ces pieccs respirent la vćritć toute nue et constituent, on peut ralTirnier, des documents brutalcment mathćmn-liques ; clles sont l'acuvre des bourreaux eux-mćmes et de lcurs agents.
On sait que la Ićgisliflion cnnonique. ćnoncće au canrtn 203G du Codez, J. C., prevoit de faęon assrz detaillće 4a nićthode a suivre, coinportant en plus de Tindication cxaetc des sourćes pour chaque document, 1’hoinologation ofTiciellc des pićces les plus importan-tes ( actes de naissance, proces-verbaux d’exćcution, actes de dćcćs ou d’inhuniatinn) par les autoritćs qiialifiecs pour en donner des copies conformeś. I)c-vant de pareilles exigences quc ne connaissent pas menie les candidats au doctorat quand ils exposcnt leur* sources l>ih!iogrnphiques devant lcurs jugfs de Sorbonnc, les recherches ont ćtć approfondies, des rćsultats inćdits ont ete obtenus.
11 s’agissait, pour satisfaire au desir exprimć par le Postulateur roinain, de rćunir en une claire synthćsc les travaux deji parus ct d*y intćgrer les prćeieuk complćmćnts apportes. II s’agissait aussi de circons-crire le travail a l*exainen de la cause des confesseurs de la foi qui furent guillotinćs, ceux-ci ćtant 1’objet d’un procćs d’information spćcial, et les autres ćtant ou dcvant ćtre 1’objet de procćs d’information qui les groupcront suivant leurs cas. La guillotine ne fut, en cfTet, L’inslrument de supplicc que d’une partie « du contingent du Finistere dans la legion des ni ar ty rs que fil le sectarisme irreligieux de la Rćrolution dans les rangs du clerge de France ». (M. Jean Guiraud.) Ce contingent coniprend encore d’autres confesseurs » de la foi qui per i rent soit aux Carmes, soit noyćs par Carrier duńska Lolre, soit nux pontons de Rochefort, soit en cxii, soit enfin dans les prisons rćvolution-naires.
La tilche ainsi dćlimitće fut confiee ik M. Le Roux, recteur de Poullan, qui s’en est acquittć a la perfe.> tion dans son ouvragc Pretres et Laics guillotinćs du