communaute autogcstive, de puissants centres stalinistes organisćs et des monopoles, presque classiąuement capitalistes, de decision econo-mique et autre (»Buy the best - sale the rest«), ce qui se glisse d’une maniere de plus en plus decisive dans le quotidien de tous et de toutes - tout cela a fait que la nation est devenue le facteur essentiel des luttes politiques. Une serie de changements sociaux, en particulier le renforcement du groupe social qui pourrait se definir comme le sub-slrat1 de la couche moyenne, une culture fondee sur les bases nationa-les confuses, la classe ouvriere, terminus technicus d’evćnements essen-tiellement stalinistes, et la possibilite acquise du recours a n’importe quel autre denominateur commun d’une oposition a l’existant qui compterait sur un large appui, tout cela a necessairement oriente les mouvements en apparence elementaires, dans le journalisme, les Sciences humaines, dans la culture en generał, vers la »question de la nation«.
S’occuper de la nation, notamment lorsqu’il s’agit d’une situation non satisfaisante (ce qui vaut pour toute nation yougoslave placee dans cette situation), n’est pas et ne peut pas etre un peche, le nationalisme 1’ćtant certainement. Mais, ou est la difference? La production poli-tique actuelle, insistant energiquement sur cette opposition, est tr£s loin de l’avoir eclaircie consequemment. Cependant, en principe, ce n«est pas si difficile, le nationalisme est en effet esentiellement deter-mine par l'instauration de Vhomme-individu en tant qu accidence de la nation a laąuelle il appartienl, la nation est donc pour lui 1’horizon unique, l’unique filtre d’examen, le contenu implicite et la circonfe-rence de chaque notion utilisee par lui; s’occuper de la nation confor-mement aux autres, qui la creent, c’est 1’accidence de 1’homme-indi-vidu, deduction impersonnelle d’une existence humaine deja existante et donnee d’avance. A partir de cela, il est possible, non sans diffi-culte, obscurite et insatisfaction, d’inventer toutes les consequences po-litiques pratiques et programmatiques theoriques. Mais si cela ne se produit pas. en depit de difficultes incontestables, il faut croire que le probleme n’est pas seulement dans le critere, mais, et d’abord, dans une aptitude a ne pas 1’employer.
Si l’on considere que ces breves assertions, en depit de leur shema-tisme ćvident, representent au moins une partie de la realite dont il est question ici, le medium essentiel du »nouvel etat de choses« est au moins en partie explique; le croatisme, en effet, c’est s’occuper de la Croatie et des Croates, et il existe toute une serie de facteurs qui fe-ront que l’on restera au niveau du nationalisme, ou qu’on atteindra des possibilites, des horizons: on peut voir veritablement, et resoudre, les difficultes qui ont fait naitre cet etat de choses. Dans un mouve-ment politique, et le »nouvel etat de choses« Test certainement. l’es-scntiel est la question de la conception de la resolution du probleme; sa suffisance au moins potentielle equivaudrait a l’acquisition d’une possibilite de changement veritable de 1’etat de choses, une chute
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L'analyse classiąuc montre que tous les mouvemcnts nationaux (et nationa-listcs) ont etć portćs par des forccs lićcs avcc la couche moyenne, avcc collaboration du lumpcnproletariat comme bataillon d assaut, notamment dans les situations ra-dicalisćes.