tres facilement une force regnant sur le peuple. Nous devons donc persister a considerer chacune de nos creations ćtatiques dans le pro-cessus historique et dans la necessite de son depassement par 1 organi-sation autogestive de la societe, laquelle depassera 1’etat lui-meme. Deja de nombreux procesus actuels ont contribuć au deperissement concret de l’etat. Les decisions actuelles, qui aspirent a faire que le surplus de travail soit mis a la disposition de la classe ouvri£re, con-stituent des pas en avant dans le sens du deperissement de 1’etat dans l’une des spheres essentielles, la sphere economique. C’est la rasoin pour laquelie nous devons aujourd’hui, et tout de suitę, poursuivre ce processus et engager le plus largement possible les travailleurs a prendre les decisions essentielles et a gerer la communaute pour que les processus d’elimination de la bureaucratisation et de la domination politico-administrative soient rendus impossibles a la racine. Si Ton examine, de ce point de vue, le processus de formation des commu-nautes de peuples, de la conscience de peuple et des organisations po-litiques correspondantes, je pense que l’on peut constater cette suitę historique: le peuple, economiquement et politiquement pas encore uni et depourvu dune conscience de communaute unique et d’interets his-toriques communs; la nation, caracterisee par des institutions politico-etatiques uniques accusees (avec toutes les autres caracteristiques com-munes, unitę economico-politique, communaute de la langue, senti-ment d’appartenance, tradition historique, etc.); et pour finir par le depassement des structures politiques, la formation de la communaute autogestive du peuple, degre supreme du developpement d’un peuple a partir des perspectives historiques possibles a voir d£s aujourd-hui. Notre developpement se trouve plutót au deuxieme stade mentionne, mais avec deja quelques elements du troisi^me.
Le deuxieme probleme, la deuxieme contradiction importante, est la contradiction entre le rapport monnaie-marchandise (economie de marche), qui, dans sa formę non entravee, doit reproduire le capital-rapport, le fetichisme de la marchandise et de 1’argent, et la tendance de la direction planifiee de la production et du depassement de la production de marchandises. C’est un processus de longue haleine, dont le depassement reclame beaucoup d’habilete, de darte theorique, de conscience socialiste, un certain niveau de developpement, mais aussi certain changements dans les conditions historiques. Gar en un sens, le processus total est une epee a double tranchant: le manque de contróle et d’influence de la communaute socialiste sur le d£veloppe-ment des rapports monnaie-marchandise conduit necessairement a la ranimation du capital-rapport qui est la base du rapport salarie et de l’exploitation (ce que Ton a deja vu chez nous, surtout dans le do-maine du monopole financier), et, chez les producteurs, a un compor-tement de proprietaires de groupe, avec les memes consequences. La planification du developpement et de la production, surtout quand elle se trouve entre les mains de 1’administration de 1’etat, aboutit fa-talement a des deformations etatiques que nous connaissons bien, a des monopoles, a un autre type de rapport salarie, etc. C’est dans le processus de deperissement de 1’etat que nous voyons quant a nous l’uni-que solution de ce probleme difficile: comment faire que le dśvelop-
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