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LA CO U RS E AUX SPONSORS. Convaincre avant de vaincre. Meme Christophe Colomb ne serait pas parti sans le soutien morał et financier d’Isabelle de Castille. Le demarchage est indispensable pour reunir les fonds necessaires.

•    Les rallyes suscitent generalement un large echo : Les sponsors aiment bien le Paris-Dakar, aussi connu que le Tour de France (100 % d’indice de notoriete) et plus que Roland-Garros. Dans cette caravane bariolee, tout est vendu au centimetre carre, lunettes de soleil comprises. Pas de probleme non plus pour le trophee Camel. II suffit d’etre selectionne, les organisateurs prenant tous les frais a leur charge.

•    Les exploits solitaires sont plus ingrats : L’aventurier doit « conduire » sa passion comme une entreprise (Jean Afanassief) et doit prouver au sponsor que son produit y gagnera en notoriete et en « punch ». Ainsi, pour des expeditions polaires, ont ete convaincus :

-    Le Vieux Campeur, Kodak et les Pains Jacquet (Jean-Franęois Loubiere);

-    Damart (bien sur), 1’UAP et Elf-Aquitaine (docteur Etienne) ;

-    Sport 2 000 et la SAS (vol en montgolfiere de Jean Becker).

•    L’aventurier peut toujours, dans le doute, frapper a deux portes : Tout

d’abord 1’armee, qui n’hesite pas a transporter en Transall des expeditions a 1’autre bout du monde. Franęois Varigas a ainsi pu deposer son traineau a chiens et ses 600 kilos de nourriture dans le Grand Nord. Et, bien sur, la Fondation de l’aventure, creee en 1985 par Patrick Edel dans le cadre de la Guilde europeenne du raid. Des centaines de projets sont aides dans ce cadre grace a des bourses offertes par les pouvoirs publics, la Fondation de France, Camel, Cacharel, Cosmopolitan, Paris-Match...

LA PREPARA Tl ON PHYSIOUE. Les aventuriers n’ont pas le droit a 1’erreur. D'ou un entrainement sans faille. Par exemple, les escaladeurs en « librę », c’est-a-dire solitaires et sans assurance, alternent des exercices de musculation generale (abdominaux), des exercices specifiques (tractions en saisissant une reglette ou pompes sur les doigts), et de 1’escalade proprement dite sur des « blocs », par exemple, a Fontainebleau. Ils ont meme mis au point une serie de tests physiques qui permettent d'evaluer objectivement la difficulte de la voie a tenter : grand ecart facial, et lateral, flexion buste sur jambe, dislocation des epaules, chandelier, ouverture des hanches, tractions sur les doigts, tractions sur trois, deux et un doigt et naturellement tests de recuperation cardiaque. Depuis peu, ils disposent egalement de murs d’escalade, a domicile ou dans des gymnases. Escoffier confesse que « actuellement, apres trois mois passes en montagne, je ne suis pas au niveau pour briller dans une epreuve de ce genre ». Combie du paradoxe !

Enfin 1’entrainement, c’est egalement 1’accoutumance. En montagne, pour s’entrainer aux hivernales, les guides chamoniards conseillent tout simplement de bivouaquer... sur son balcon. Toujours plus fort, Sylvie Pollien, la veliplanchiste du póle Nord, prenait son bain dans une baignoire remplie de blocs de glace apres avoir, chaque jour, couru 10 kilometres et nage 3 kilometres en piscine. II sera alors possible de vaincre le froid, comme don Habrey qui a plonge dans l’Arctique sans avoir enduit son corps d’aucune graisse protectrice, ou le docteur Etienne qui pouvait par moins 15 degres vivre sans gants.

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