d’eau, elles ont etś morcelees en une multitude de plateaux mollement ondules, aux contours souvent tres digites. Parfois ne subsiste plus qu’un lambeau, perche sur des corniches de gres-quartzite ou de dolerite. Les glacis, situes toujours a des altitudes plus basses, ont ete faęonnes pendant le Quaternaire ancien. Ils presentent toujours une pente dans une cer-taine direction : celle-ci, en generał faible (de 1° a 5°), peut varier en suivant le profil longitudinal. Cependant dans le Plateau Mandingue me-ridional s’intercale souvent entre les plateaux de la surface eocene et les glacis quaternaires une topographie de collines. entierement couvertes d’une cuirasse, et les plateaux memes se terminent alors, non par une corniche, mais par des versants cuirasses, en pente douce. Ce modele confus, qui tranche sur les formes planes, a ete elabore, semble-t-il, au Pliocene et fossilise immediatement apres par le revetement ferrugineux.
II importe donc d’indiquer en premier lieu l’age relatif ou absolu des surfaces cuirassees. Ce facteur peut avoir une grandę importance prati-que. Les etudes recentes ont montre que seules les latentes de vieilles surfaces d’aplanissement, qui ont subi une longue evolution, sont locale-ment bauxitiques [10]. Sur les croquis au 1 : 50,000 j'ai figurę les diffe-rents glacis et lambeaux de peneplaines cuirasses par des traits horizon-taux ou verticaux ou bien par des quadrilles, jouant sur 1’ecartement des traits pour les distinguer : ils sont d’autant plus espacśs que la surface cuirassee est plus recente [9, 10, 11]. Les taches bauxitiques au mileu des laterites plus ferrugineuses ont ete indiquees par une lettre ou par un grise [9, 10]. Des petites fleches donnent le sens de la pente; on peut faire varier 1’epaisseur du trait en fonction de la valeur de la pente [9].
Nous avons vu que ces cuirasses, formees a faible profondeur par lessivage de haut en bas ou oblique, sont attaquees par l’erosion depuis qu’elles sont venues en affleurement. Sur les glacis superieur, les plus anciens, la partie la plus dure du revetement a souvent etś decapee et un niveau moins impregne par les oxydes de fer, donc plus tendre, apparait. La surface du glacis n’est alors plus rigoureusement piane, mais presente un micro-relief complexe de marche d’escalier, de creux, de petites cretes. Cependant pour pouvoir cartographier cette degrada-tion il faut adopter une echelle assez grandę. Sur le croquis morphologi-que des environs de Tinkoto ( rćgion de Kedougou), leve au 1 : 25,000, je la signale par les tiretes remplaęant les traits continus [11]. Une der-niere question se pose pour ces glacis cuirasses : le materiel cimente par les oxydes de fer est-il autochtone ou allochtone ? en d’autres termes, provient-il de la decomposition de la roche in situ ou a-t-il etć apporte par ruisellement ? II est en generał difficile de rśpondre a cette ques-tion, pourtant d’une importance majeure pour la prospection miniere par methode geochimique, qu’on essaie d’appliquer a ces vastes surfaces cuirassćes sans le moindre affleurement de roche. Faute de coupes na-turelles, il faut alors proceder a un certain nombre de sondages, car le materiel de surface ne peut donner que des indications peu sures [12]. Or ces sondages qui demandent des moyens financiers d’une certaine ampleur, sont peu nombreux jusqu’a prćsent: on ne peut donc encore preciser sur la carte si la cuirasse est « autochtone » ou « allochtone » que dans de petits secteurs nettement localises.
Nous voyons par ces remarques qu’il faut attacher une grandę importance a la representation des surfaces cuirassees, si etendu.es dans les regions tropicales de l’Afrique de l’Ouest. Je traiterai plus brievement les surfaces planes rocheuses ou sablonneuses, qui
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