81
La decision de dćployer une EPR canadienne a Kandahar - et de 1’accompagner d’un groupement tactiąue, d’une eąuipe de mentorat (ELMO), le tout sous les ordres d’un Brigadier-general canadien et de son ąuartier generał - est prise le 21 mars 2005 . Selon toute vraisemblance, cette decision est celle du Premier ministre Martin d’apres les conseils du CEMD Rick Hillier277. Toutefois, les premieres eąuipes chargees de la reconstruction de cette province completement devastće n’arrivent qu’en aout suivant . Cette decision semble
etre, en grandę partie, motivee par les desirs de marąuer une rupture, en PEC, avec la
*
decennie Chretien et d’ameliorer la relation avec les Etats-Unis. Ces demiers sont alors peręus comme irrites par la gestion de la participation canadienne au bouclier antimissile et le refus de participer a l’invasion de 1’Irak . La relation avec le voisin est alors gćneralement ąualifiee de dćclinante. L’operation Athena est la principale contribution du Canada k la FIAS . A ce titre, sa premiere phase se deroule a Kaboul selon une logiąue de maintien de la paix et bien avant la prise en charge progressive des operations militaires par TOTAN decidee en decembre 2003. Avant, entre 2001 et 2003, la FIAS est essentiellcment «un
•)A|
spectacle britanniąue ». Le Canada s’y engage pour deux rotations a Kaboul quelques mois avant l’invasion americaine en Irak. En considerant les effectifs totaux canadiens, cette participation k la LAS offre une excuse parfaite pour ne pas en envoyer en Irak282. A Kandahar, le Brigadier-general dirigeant la Force operationnelle interarmees est aussi le commandant de tous les soldats canadiens dćployes en Afghanistan, ce qui inclut egalement les officiers superieurs qui conseillent la planification des ministeres afghans (operation Argus de 2005 k 2008) et ceux qui, en dehors de la structure de 1’OTAN, participent a la formation de TANA a Kaboul (Operation Archer). L’operation Archer datę en rćalite du debut de l’invasion puisqu’elle chapeaute aussi la participation du Canada a la coalition
276 Licutenant-gćnćral Michel Gaulhier, CEFCOM Operaiional Campaign Plan, op cit. p. 16. La mission militaire cn Afghanistan est reunie sous une seule organisation, la Force operationelle interannees Afghanistan dirigće par le quaitier-general commandć par un Brigadicr-gćnćral.
277 Le debat perdure conccmant rinfluencc du sccond sur le premier. Voir Paul Martin, op cit. et General Rick Hillier, op cit.
m Si Fon prend Ic coup d’Śtat dc Mohammed Daoud Khan commc point dc dćpart, P Afghanistan est une zonę de conflit depuis bientót 40 ans. Dans ces conditions devastees, le terme construction serait probablement plus juste que reconstruction.
279 A tort, selon Janiec Gross Stein et Eugcne Lang, op cit. p. 174-177.
280 Dans le cadre dc Fopćration Athena cn Afghanistan, le Canada foumit aussi k dcux reprises (2006 et 2008), un officier gćnćral pour diriger le Quartier gćneral de formation du Commandement regional Sud de la FIAS - le RC(S).
281 Entrevue avec un bureaucrate.
282 Ibid. Deux missions de reconnaissance simultanćes devant ćvaluer la situation stratćgique et tactique, reunissant des reprćscntants de 1’ACDI, des officiers miliaires et des diplomates de Fambassade a Karachi, ont ete mises sur pied a la hSte, appuyant la thóse d’une commande purement po!itique dans les premiers mois de 2003.