Capetien a meriter le sumom de "Sagę", est presente par Chrisdne de Pisań conune un "roi philosopbc de type piatonicien" au savoir encyclopediąue34. Les premiers humanistes franęaii reprennent a leur compte la formule de Jean de Salisbury; Christine de Pisań la traduit er franęais: "Roy sans clergie est asne courounee"35. De savants auteurs, co mmc Jean Gerson oi Philippe de Mezieres, preparent, a 1’intention de Charles VI ou de ses fils, de vćritablet programmes de lecture qui visent a les preparer a rexercice de leur metier de roi: les trahes d< morale et de science polidque y tiennent, a cóte de 1’histoire sainte ou romaine, une place d« premier plan36. Dans la France de la fin du Moyen Age, le prince ideał est un etre de rai son Pour designer les crises de folie qui, a partir de 1392, affligent Charles VI, Michel Pintoir utilise une expression fort evocatrice: chaąue acces de demence plonge le roi dans les "tenebres de 1’ignorance"37
A elle seule, la science ne saurait toutefois suffire. Pour etre en mesure de pourvoir ar
bien commun par des dedsions et une legislation eclairees, le parfait gouvemant doit mettre sa
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sagesse en pradque. A partir de la seconde rnoitie du XIIIC siecle, 1’influence conjuguet
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d,Aristotc et de Ciceron et les progres de I*Etat amenent les auteurs de "miroirs" a faire de la prudence, cette ąualłte "a la fois intellectuelle et morale permettant a 1’homme d’orienter se<
33 Policraticus. VI. Cite par J. Krynen. Ideał du pńnce et powjoir royai. p. 98.
34 Id.. L iempire du roi. pp. 211 et 217. Le Charles V de Christine de Pisań est nourri dc la lecture du Dt regimme principum de Giiles de Romę, dans la version qu ’en a donnee Henn de Gauchi (Le Livre des fais ei bonnes meurs du sagę roy Charles K ed S. Solenie. Paris. Honore Champion. 1936-1940. L I. pp. LXH-LXVI); voir supra. p. 21 n. 22. Giiles de Romę recommande au prince ricn de moins que Tappiemissage du latin, des ans liberaux. de la theologie. de la philosophie. des Sciences tnorales (c*est-a-diie Tćthiąue rćconomiąue et la politique) et de fan de la guene (J. ECr>nen. L'empire du roi. pp. 211-213). En favonsani puissamraeni 1'essor de la ”UbrairieN fondee par son pere Jean le Bon et en poursuivant. tout en Tamplifiant 1< programme de traductions d*oeuvres latines amorce sous les deux premiers Valois, Charles V vise h rendre la culture savante accessible a la noblesse laiąue et ce faisant. a promouvoir une vćritable science du gom ememenL inspiree par les doctrines aristotćliciennes: voir Jeannine Quillet, Charles V le roi lettre: essai sur la pensie poliliąue d'un regne. Paris. Perrin. 1984. pp. 96-105. qui passe en revue le contenu de la bibliotheąue ro>*ale. Soutenu par les princes du sang. le mouvemcnt de traductions s est poursuivi sous le regne de Charles VI. meme apres les ddnits de la guerre cńile: voir B. Guenee. Un meurtre, une societi. pp. U-VI ei 150.
35 Cite par J. ICrynen. Ideał du prince et powoir royal. p. 98.
36 Ibid., pp. 99-105. Sur Philippe de Mezieres. qui a dirige 1'education du futur Charles VI jusqu‘en 1380, vou id. L'empire du roi. pp. 195-199; voir egalcroent F. Autiand. Charles VI, pp. 25-29.
3 mRex, expulsts ignorancie tenebris, ąuibus a decima nona die januarii obnubilatus fiterai..." (U, 774); "circa februarii mensis fi nem, rex incolumis effectus, ignorancie evacuatis tenebris...m (Ul, 62); mfitgatis tenebris ignorancie solitis. ąutbus per tres ebdomadas rex illaąueatus Juerat...m (Ul, 76); autres excmples: EU, 288; IV, 250; etc. Cf. U. 86: msuccessu ramen temporis, sic nubibus ignorancie habuit mentem sepultom, ut penitus oblivisceretur jurę memorandorum naturalim.