3 LE <<N<DMIKON PROCHEIRON" DE MICHEL FOTINO 331
seurs. Le Manuel de 1777 1 contient un surprenant IYe livre ou la premićre -codification des coutumes locales, confirmees par le divan princier, est misę en parallśle avec le droit byzantin, lorsąue celui-ci etait ecarte pour des raisons tenant a l’anciennetć, 1’utilitś ou le caract^re liumain (pliilan-thropiąue) des Solutions eoutumieres. C’est ce IVe liyre, enrichi de rścentes dispositions du droit princier se rattacliant aux reformes du regne d’Ypsi-lanti, qui constitue la base du petit codę bilingue de 1780, publie par Ypsilanti sous le titre de Syntagmation Nomikon — Pravilniceasca condic-ti,.
De ces projets de codification que leur yaleur intrinseque n’empecha pas cTśckouer poui' des motifs que l’on peut conjectui'er avec quelque yraisemblance, et dont nous avons eu 1’occasion de nous occuper ailleurs, seul le Manuel de 1766 a connu, en Yalachie aussi bien qu’en Moldayie, une large circulation privśe et officieuse. Quant au troistóme de ces projets (Manuel de 1777), il se rćvśla intśressant surtout par une yersion nśo-grecque abrśgśe de son livi’e IV de droit coutumier, ainsi que par la traduction roumaine de ce texte fragmentaire qui, d’ailleurs, faisait presque double emploi avec le codę officiel de 1780. Tous ces trois projets appa-raissent, de prime abord, comme de simples resumes— constamment •ćlargis — des Basiliques, avec un apprściable appoint fourni par d’autres sources byzantines 2. Quant au droit local, il y enyoie son echo, en 1765 aussi bien qu’en 1766, par des dispositions concretes, par 1’inflóehissement coutumier de nombreuses regles byzantines et par leur selection menie, en tant que reflet direct, & la fin du rśgime feodal, des mutations de la sociśtś roumaine. En 1777, par contrę, 1’apport du droit coutumier et
Voir notrc ćLude : L’ceuvre juridique de Michel Fol ino et la oersion roumaine du IVe hvre de droit coutumier de son « Manuel de lois (1777)». dans « Rev. etudes sud-est europ. »< 5 (1967), p. 119 — 166, avec rcnvoi k nos precćdentes publications sur Fotino ; Idem, Presen-lation de quelques manuscrits juridiques de Yalacłue et de Mołdawie (XVe —XIXe siecle). con-iributions A Ułlude de la riception du droit byzantin en Roumanie, I, dans la menie < Revue », 6(1969), p. 625-638.
En dehors de ces « resumćs » des Basiliąues, projets successifs dłun codę genćral de
Valachle avec tout ce que cela comportait de plus large qu’un simple <« rćsuine », il n’existe
pas une autre « Synopse des Basiliques independante des Manuels et redigee par le nieme Fotino «vers 1765 *. Gette prćtendue Synopse que Fon veut retrouver dans le ms. gr. 1 434 de la BAB. qui porte bien le titre grec de Zóvot{nę tiree des Basiliques, n’est quJune copie tardive et laicisće du Manuel de 1766 (aprćs ćlimination du titre sur la foi orthodoxe et de tout le livre III dc droit ecclśsiastique [voir une dćmonstration matćrielle dans notre ar-ticle paru dans «Revista Arhivelor *, Nouv. sćrie 9 (1966), p.91 112]. L’idće d’une Synopse consti-tuant un autre travail que le Manuel (a Tepoque on n’en parlait qu’au singulier) appartient k §t. Gr. Berechet, le dćcouvreur du manuscrit dans la Bibliotheque de Gh. T. Kirelianu. Dans 1’article cite ci-dessus, k la notę 5, Gh. CronJ reprend cette idee, la developpe sans motivation rćelle pour finir par rapprochcr le ms. 1 434 du ms. 378 de la menie bibliotlieque. dont il affirme qu’il contient seulement les deux premiers livres du Manuel de 1766 (en rea-lite, le ms. 378 est une copie complbte, de la familie B, et ses rapports avec le ms. 1 434 n’ont rien de special quant au contenu, par rapport aux autres copies du Manuel). Le nom
du copiste du ms. 378 — Zilot Rom&nul [v. < Studii *, 13 (1961), /. c.] — est passć sous si-
lence. De la sorte la thfcse initiale de Berechet semble implicitement abandonnee, et la nou-velle [v. « Revista Arhivelor *, 9 (1966),/. c.] adoptee confusćment, sans les rćferences de rigueur.