330 YALENTIN AL. GEORGESCO 2
originaire de Chios, Michel Fotino1, en 1766, et reprćsente le projet d’un
codę generał pourla Yalachie, destine a etre sanctionnć par Scarlate Ghicar
(1765 — 1766). Avec quelques changements dans la disposition des titres
a Tinterienr des deux premiers livres et avec 1’addition de nouveaux
titres ou seulement de nouveaux paragraphes aux titres existants, ce
Manuel reprend a son compte toute la matiere de celui que le menie
auteur avait, une annee plus tót (1765), rćdigć par ordre du prince regnant,
Etienne Racovi{a, lequel, avant de pórir assassine au eours d’une emeute
populaire, s’appretait a le transformer en codę officiel du pays. Ces deux
premiers Manuels-co des de Fotino en furent suivis d’un troisieme, lorsque,
dans sa reformę judiciaire de 1775, Alexandre Ypsilanti annonęa la misę
au point et 1’imminente publication d’un codę ayant pour objet le ius
receptum (la pravila byzantine), la coutume et le droit princier, oouvre
dont on n’avait par ailleurs pas retrouvś la tracę. Or, a notre avis, ce codę,
qui demeura lui aussi a l’etat de projet, n’est que le troisieme Manuel
(conserve dans le codex gr. 1 195 de la BA, acquis en 1951), que Fotino
composa d’apr6s un vaste plan en 7 livres, tres diffśrent de celui des
Manuels precćdents (1765 et 1766)2, chaque livre correspondant cette fois-ci a un codę spćcialisó. Dans la preface de son dernier projet, Fotino fait
une allusion indirecte a sa mission legislative et a 1’śehec momentanó
de son ceuvre, qu’il n’en dedie pas moins au prince regnant et a ses succes-
En grec : Ocotcivóę aussi souvent que <Pco7eivo7rouXoę. En roumain, coinme juger ii signait Fotino ou Michę. Son ceuvie ćtant insćparable de 1’histoire du dioit roumain, 1’adop-tion de la formę roumanisće de son nom, historiquement justifić, constitue en nieme temps un honunage mćritć; voir notre article dans « Revista Arluvelor *>, 9 (1966), p. 93, n. 8. Sur la vic et Tceiwre de M. Fotino, voir 1’introduction de Pan. J. Zćpos k sa btlle ćdition du ins. 1 697 des Archives d’Etat de Jassy, M 1x017}X <I>cotcivot:ouXou Nop.iy.6v ITpóyeipov (Bou-y.oupśaTiov, 1765), Athenes, 1959.
Pour la distinction enlre le Manuel de 1765 (dont les mss. gr. 20 et 21 de la Bibl. de 1’Acadćinie nous conservent la copie des Iivres I et III) et le Manuel de 1766, qu’a ćditć Pan J. Zćpos, voir nos articles Un al Ircilca manusens ieęean al ,,Manualni u i de legi” din 1766 al Im Mihail Fotino (Fohnopulos), dans « Studii >, 14 (1961), p. 1 507—1 517 et Pro-tmusisul in ,,Manualele de legi” din 1765, 1766 $ i 1777 ale lui Mihail Fotino, dans « Studii si materiale de istorie medie»5 (1962), p. 281—333, ainsi que 1’etude citće a la notę suivante. Quant k rindmdualitć du troisieme Manuel de 1777 (ms. gr. 1 195 de la Bibl. de TAcad.), tIle avait ćtć reconnue des le dćbut (v. Al. Elian, Les rapports byzanlino-roumains, dans < Byzantinoslavica », 19 (1958), p. 223, n. 30).
L’idće traditionnelle d’un manuel unique datant de 1765 (avec de simples „diffćrences de redaction” entre les copies) ćtait encore professće par Gh. Cron^ dans son compte rendu de Tćdition Zćpos (voir «Studii» 13 (1960) n° 2, pp. 273; 275). Sur son adhćsion — sans la rćference de rigueur — a la these des deux manuels distincts (voir son article publić dans « Jahrbuch der oesterreichischen Byzantinistik *>, 18 (1968), p. 223, n. 7), nous aurons Toccasion de revenir dans la notice qui sera consacrće k son article dans cette mćme «Revue ». Rappelons qn’k partir de 1962, le Secteur de 1’ancien droit roumain, k 1’Institut d’histoire (Bucarest), dćcidait d’ćditer sćparćment les deux manuels dc 1765 et 1766, alors qu’auparavant on avait annoncć 1’apparition prochaine de la « Pravila liii Stefan Racovit£ » ou du «Manuel juridic de Michel Fotinopulos *> de 1765, voir Prauilniceasca condicó, 1780, Bucarest, Edit. de 1’Aca-demie, p. 7, n. 5 [ou meme le Manuel de 1777 est prćsentć comme une version plus rćcente du ,,code” de 1765, et ou aucune diffćrence n’est faite entre ce dernier et un manuscrit comme 378 (BAB) qui reprćsente le manuel de 1766) et la couverture extćrieure.