15 LE -kNOMIKON PROCHEIRON* DE MICHEL FOTINO 343
Nous savons maintenant pour la premiere fois que son Manuel de 1766 ne comportait, dans sa premiere rśdaetion hatiye, qu’une version eourte de 189 titres et de 1858 paragraphes. Au debut de la pćriode 1766 —
— 1775, Fotino y a ajoutś 198 paragraphes et 5 scolies, distribućs entre 21 titres figurant deja dans la premiere śdition (avec un nombrerśduit de paragraphes), et 3 titres nouveaux. C’est cette version ćlargie que nous appelons deuxieme edition, et c’est elle qui, par la suitę, avee quelques yariantes non dśpourvues d’intćret, s’est transmise de 1777 a 1838 dans les 7 manuscrits de la fam. A, conservśs a Bucarest et a Jassy. Parmi eux, le plus ancien — qui reste a etre identifić — pourrait reprśsenter la copie rśunissant pour la premiere fois dans des titres unitaires, les paragraphes de la premiere śdition du codę et ceux qui par leur adjonc-tion en formaient la seconde. Mais il n’est pas exclu que cette unifica-tion ait eu lieu lors d’une transcription surveillśe — par Fotino lui-meme — que nous ne connaissons pas encore ou qui se soit dćfinitivement perdue (prototype A). A une datę ultśrieure, du Manuel (cod. 1 323), entre dans la phase de sa 3® śdition, un second prototype (B) s’est dćta-ehć, enrichi de 5 titres de la nouvelle version en cours d’etablissement, mais appauvri (pour des raisons ineonnues, peut-etre toutes casuelles) des paragraphes eomplćmentaires de 7 titres de la seconde ćdition.
Sur la base des donnśes fournies par le codex 1 323, le classement
— par familles de manuscrits — de la riche tradition manuscrite que nous possedons devient non seulement plus ferme et plus significatif, mais indispensable, et le schśma par nous proposś en 1966 s’en trouve confirme.
Durant la decennie qui va de 1766 a 1775, et plutót vers sa fin, un nombre considerable de titres nouveaux et de paragraphes isolós ont etć ajoutós au texte disjoint de la deuxieme śdition, en confćrant au Manuel un yisage nouveau. Nous y voyons le projet d’une troisieme śdi-tion, destinee a etre copiśe sous une formę suivie, avec misę en ordre de chaque texte, copie que nous ne possedons pas, si jamais elle a śtć effectuśe. Les pieces maitresses de cette derniere refonte sont les sui-vantes :
a. La rćception quasi-intśgrale du Nomos geórgikos, ce qui śquivalait a un retour a la rćception dśja consacrśe au XVII® siecle par les grands codes de 1646 en Moldavie et de 1652 en Yalachie, alors que prśeśdemment Fotino s’en śtait tenu a une reception partielle. Or, comme il maintiendra dans son Manuel de 1777 la rśception intśgrale, a laquelle il avait abouti dans le codex 1323, on doit admettre que les additions respectives de ce codex appartiennent a l’auteur meme de l’ouvrage et non pas k un possesseur occasionnel.