affirme s’en remettre au jugement des tbeologiens: "In sacra [...] pagina venerabilibus de term inandum relinąuo si erronea vel ridiculosa ant dicenda" (HI, 764). Ma la phrase suivante (III, 766) trahit sa propre pensee: il y ąualifie en effet la "Justification" c publicatio frivola. Bień que l’exaItation de la majeste royale par Jean Petit rejoigne ses propr< preoccupations, le Religieux a ete, comme beaucoup d’autres, scandalise qu’on ait ose filii 1’apologie d’une exec rabie trahison (excecrabilem prodicionem: ID, 740), d’un crime sai exemple dans les annales (patrato tamen scelere, ąuo crudehus vel abominabilius i quemcumque gestum non refenmi annales: III, 736)M.
S’0 rapporte correctement le theme du discours de Jean Petit, Michel Pintoin ne tiei presąue aucun compte de la majeure, qui ne constitue d’ailleurs a ses yeux qu’une longi introduction (hiis in erordio satis prolóce deductis JU, 754). De toutes les raisons alleguer par 1’orateur, de toutes ses autorites, de tous ses exemples, il ne retient que les constitutioi imperiales, qui n’ont pourtant qu’un poids fort modeste dans la demonstration. Le chroniquei force d’ailleurs quelque peu la pensee de Jean Petit: il lui fait dire que "les constitutioi imperiales, loin d’etre favorables aux tyrans qui violent les lois, permett[ent] au comraire de 1< exterminer" (legum violatoribus tyrannis statuta imperialia non ad immunitatem valere. sed a exterminium finales) (III, 754-755). Jean Petit, qui du reste ne pretendait pas etre un juristi avait simplement declare que puisque les lois civiles et imperiales permettaient de tuer U deserteurs, les brigands ou un voleur qu’on surprendrait dans sa maison, on pouvait en deduii qu’il etait licite d’occire un tyran machinant continuellement contrę son souverain et contrę bien public95. Michel Pintoin s’etend beaucoup plus longuement sur la mineure, dont rapporte sommairement et dans l’ordre les principales accusations
Aussi partiel qu’il soit, le trahement du Religieux est representatif des reactior
%
immediates suscitees par le discours. A l’exception sans doute des theologiens, Fassistanc semble avoir ete completement depassee par les developpements theoriąues contenus dans ! majeure. Le savant expose de 1’orateur avait, il est vrai, dure plusieurs heures; de plu
94 Plus tard. Michel Pintoin approuvera sans reserve la condamnation des mjusttficaciones [...] frwolas? de Jea Petit par un "concile" tenu a Paris en 1414 (V, 270).
95 La chroniąue d Enguerrcm de Monstrtlet. ćd. dtće, L I, pp. 208-209; voir B. Guenee, Un meurtre, w societe, p. 195.