Lc sigillum maius est, de toute evidence, le sceau de l’eveque. Le sigillum minus est identifie avec le sigillum sedis Tornacensis, qui designe le sceau de 1’officialite episcopale de Tournai (266).
Le chancelier avait donc toujours dispose des revenus du sceau de Peveque meme mais les droits du sceau de 1’officialite lui avaicnt ete retenus comme ne faisant pas partie de ceux du sceau episcopal. Desor-mais le sigillifer dc 1’officialite gagnera en importance. Aux XVC et XVIC siecles, son salaire annuel ne cede a celui de 1’official quc de seize livres parisis. Le chancelier perd les rcvenus directs aussi bien du grand sceau dc l’eveque que des oblationes pendant les messes pontificalcs qui seront peręus dorenavant par l’eveque scul. Lorsąue le chancelier accompagnc l’evequc, quc ce soit a Tournai ou aillcurs, la gardę du grand sceau de l’evequc revient au chancelier. Si cc dernier s’eloignc de l’eveque, il doit confier le grand sceau a quelqu’un du choix de l’eveque. Pour le reste, le compromis dc 1238 ne pouvait pas enlevcr au chancelier des prerogatives attachecs a son officc par l’archevcque de Reims en 1197 au benefice de Giselin d’Escornaix. En d’autres mots, les trois chevaux, les deux servants et le valet aux frais de l’eveque, la presćance au conseil et a la table de i’eveque restćrent acquis ainsi que la nomination a vie.
La perte partielle de revenus du chancelier fut compcnsee par un revenu fixe de 30 livres parisis par an. Ce ne sera que le 7 janvier 1252 (n.s.) (267), que Gauthier de Marvis designera la source fixe de ces trente livres de revenu annuel : la dime de Stalhille, paroisse recemment erigee par dćmcmbrement dc la paroisse de Jabbeke (268).
Remarquons enfin au sujet de cet arbitrage dc 1238 qu’un des arbitres, Gerard de Marege, avait ćte official de l’evćque- de janvier 1225 au 28 janvier 1228 ainsi que du 28 juin 1234 au 4 fevrier 1235 (269). Cette fonction proche dc l’eveque Gauthier de Marvis n’avait pas empeche cc dernier, en mars 1229 (n.s.), de trancher, a son tour comme arbitre, un diffćrend cntre Gerard dc Marege et les chapitres de Saint-Donatien dc Bruges et dc Saint-Pierre de Lille (270). Gerard de Marege s’etait oppose a la coutume, respcctće par les deux chapitres mcntionnes, d’accorder une prebende dans l’un chapitre au prevót de 1’autre chapitre. Gerard de Marege fut deboute par l’eveque de sa demande d’abolition de cette
(266)
(267)
(268)
(269)
(270)
Voir M. VLEESCHOUWERS-VAN MELKEBEEK, De officialiteit in het bisdom Door-nik tijdens de X///c eeuw, Gand, 1974, (These de doctorat presentec a Tunivcrsite de Gand), I, pp. 124-129.
A.C.T., Cartul. DA, f° 13 v°.
1250, mars 1-26 (n.s.) (B.S.H.L.T., X, 1865,pp. 7-8 : ćdition d’apres le registre de rentes dc Saint-Sauveur a Bruges, P1 130).
VLEF.SCH()U\VERS-VAN MELKEBEEK, De officialiteit, 11, p. 2.
A.Ev.B., Sint-Donaas, Cartnlarium A /27, 31 r°; Lille, Bib. Munic., MSS., n° 274,
actc n° 549 ((cdid.) HAUTCCEUR, Cartulaire Saint-Pierre de Lille, p. 197, n° 224; M1RAEUS-FOPPENS, Opera Diplornatica, III, p. 101).
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