11 TUDOR VLADIMrRESCU 685
connu, et eneore moins invoquś apr6s avoir śtś publiś, en 1970, dans «Eevista Arhiyelor <> n° 2/1970, qui met parfaitement en lumióre les rapports du consul genćral Al. Pini, membre de 1’hćtairie, avec Tudor Yladimireseu et avec la rćvo!ution, dćj& dćclenehće, document qui vient complćter harmonieusement une sćrie d’autres matśriaux conduisant la meme conclusion.
II s’agit de la lettre de Tudor du 28.1/9.II.1821, rśponse & la lettre du eonsul gśnćral du 25.1.1821:
« Je yoispar son contenu qu’on me croit assoeić & une bandę d’Ar-nautes et que mon passage par la rivi6re de Olta est traitś d’action illśgale.
Je dois donc informer V. Ex. que je suis un vrai fils de la patrie, que des ma premiere jeunesse je lui ai rendu de nombreux et d’importants serviees, mais que je n’en ai recueilli d’autre fruit que 1’amour et 1’atta-chement de la nation, tandis que du cótś des boyards, il m’a śtś impossible d’obtenir le moindre ayantage; mais qu’au lieu de m’offrir quelque secours, il ne m’ont fait reneontrer que des difficultćs, jusqu’a ce que je suis tombś enfin dans une extreme misóre; car ces hommes ne sont en ćtat de perdre leur pays que par ćgard pour des śtrangers. IIs ont rassemblć de tout cótć des brigands et les hommes les plus vils de toutes les classes ; ils les ont enrichis, ornes de titres et de priyileges acquis et ach et ós au prix du sang de nos ancetres, mais quant & nous, infortunćs amis de la patrie, ils ont toujours jetć sur nous un regard de mśpris, plus insultant que sur leurs chiens; et, apres avoir pilić le pays et apr6s l’avoir rćduit & un śtat de nuditć, pareil aur morts qui habitent les tombeaux, ils ont osć enfin yioler les priyilćges accordśs & nos ancetres par le Grand Empire, et dans la poursuite du temps, ils nous ont plongć dans une telle misóre que nous ne voyons plus tarir la souree de nos larmes.
Ce n’est point de mon propre chef que j’ai tentć la prćsente entre-prise j mais la population entiere des cinq districts, des villes et de Bucarest meme, non seulement mes compatriotes, mais des individus d’origine śtrangere, pla^ant en moi une confianee qui m’honore, et me rendant la dśpositaire de leurs affections. M’ont entrainć avec eux, et ont resolu dans une Assemblće gónórale de marcher sur Bucarest, afin de reclamer leurs droits, c’est-źb-dire afin d’aneantir les abus qui trop longtemps avaient pesć sur nos t6tes.
On ne fera en cette occasion de mai k personne. Car la nation sait qu’elle est soumise & un Maitre, et qu’il n’y a pas d’impunitć pour le coupable. Le peuple ne portera la main sur personne et persiste dans son obśissance au Grand Empire, ainsi que Y. Ex. pourra s’en eonvaincre par la lecture de la pćtition ci-jointe, adressśe & la Haute Porte, et soumise en nieme temps par une humble sollieitation & S. M. 1’Empereur de toutes les Eussies, dśfenseur de cette nation que Dieu protege.
En consćquence, la nation prie unanimenet Y. Ex. de youloir bien, en vertu de ses fonetions, transmettre copie de cette pćtition & chr. l’envoyć de Eussie & Constantinople.
Mais parce que 1’Assemblće nationale n’a causś aucun dćsordre, et qu’elle n’en causera point, nous prions instamment V. Ex. de youloir bien influer sur les Conseils des Boyards composant le Divan, & 1’effet de suspendre toute convocation des Pandours et autres troupes destinćes A combattre le peuple. Car }‘e dois informer, Monsieur, que, si un seul